Le vol des cinq tableaux du Musée d'Art moderne de la Ville de Paris a été réalisé "avec un niveau de sophistication extrême qui laisse penser à une opération de grand banditisme", a en effet déclaré Sherlock Girard, adjoint au maire de Paris chargé des festouilles. "Il y avait trois professionnels de la sécurité sur place comme chaque nuit, qui n'ont rien vu. Entrer ainsi dans le musée en démontant une vitre, choisir précisément cinq toiles et repartir en déjouant la surveillance des gardiens, les vidéos de surveillance, c'est impressionnant".
Des premiers éléments de l'enquête, il ressort que la sophistication extrême a consisté à découper une vitre avec un diamant, à faire quelques mètres dans une salle pour passer les tableaux à un probable complice qui se tenait dans une partie non éclairée du jardin qui longe le Palais de Tokyo. Quant aux "professionnels de la sécurité", présentés comme des sortes de commandos, il s'agit de gardiens de nuit. Impressionnant ou ahurissant ?! Du reste, nous apprend le Parisien : "«dans un musée aussi connu, c'est inadmissible, tranche le ministère de la Culture. Le fait que l'alarme ne marche pas est une gifle pour la mairie ».
La triste réalité est qu'il va falloir faire le point sur les crédits affectés à ce musée et voir comment, ces dernières années, ils ont été attribués et pour quelle activité. Plutôt que d'installer il y a quelques mois un ridicule train fantôme à l'occasion de l'exposition Sturtevant, recruter des veilleurs affectés à des rondes de nuit aurait été plus sage dans la situation connue de paralysie du système d'alarme phonique.
De même, il est grand temps qu'un audit approfondi de la politique culturelle à Paris depuis 2001 soit lancé, par un organisme indépendant naturellement, pour faire la lumière sur les gaspillages monumentaux qu'elle a générés.