Jean-Paul rentre d'un séjour aux Etats-Unis où il a ausculté sa télévision et sa presse. S'il n'y avait eu "l'affaire Landis", force est de constater que le cyclisme ne passionne pas les médias de ce pays.
Bonjour à tous. Je ne suis pas mort et n’ai pas décidé d’abandonner ce blog. Mon absence de ces derniers temps est seulement due à un voyage sur la Côte Est des Etats-Unis. Il est bon lorsqu’on en a la possibilité de quitter un peu le nombrilisme du sport français et de se rendre compte que ce qui nous passionne n’est pas du tout le sujet de préoccupation des Américains.
Actuellement aux Etats-Unis, c’est la fin des championnats de hockey-sur-glace et de basket-ball. C’est aussi la pleine saison du base-ball. Les pages réservées à ces sports dans les journaux sont abondantes avec photos à l’appui et des analyses très mathématiques des rencontres. Les audiences télévisées sont en hausse constante d’une part parce que le jeu fourni est de grand niveau et d’autre part parce que la conception de la réalisation est fort intelligente. On a vraiment l’impression d’être au milieu des spectateurs avec en plus un commentaire très explicite des actions et non des vociférations ou une simple énumération des joueurs. Dommage que la publicité soit si présente, mais elle fait partie du spectacle télévisuel. Il y a dans ces deux journaux des colonnes où l’on traite en bref, surtout par les résultats, des événements concernant le tennis avec notamment tous ceux des tournois de Nice et de Strasbourg (même le double dames) et le football européen à l’exception du football français qui, ici, n’intéresse personne. En quinze jours, je n’ai vu que deux lignes sur le football tricolore. C’était pour annoncer que Thierry Henry viendrait peut-être dès l’an prochain terminer sa carrière à New York.
Et le cyclisme dans cette déferlante ?
Malgré l’organisation concomitante du Tour de Californie, il est réduit à la portion congrue. Certes, le New York Times et le Washington Post ont chacun un envoyé spécial mais leur court article est surtout du factuel. Il n’y a pas de rubrique consacrée aux résultats de l’étape. Seuls les trois premiers apparaissent dans le corps du papier, ce qui est très peu.
Tout a changé lorsque le Wall Street Journal, plus connu pour ses analyses économiques que pour son attachement au sport a publié les déclarations de Landis. Le lendemain, c’est la chute et l’abandon d’Armstrong qui se transforme en « Jour de drame pour le cyclisme mondial » à la Une du New York Times avec une photo de l’américain le visage ensanglanté assis au milieu de la chaussée.
Dans leur ensemble, les journaux de la Côte Est estiment qu’Armstrong est quasiment inattaquable, véhiculant trop d’images fortes. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs qu’un membre éconduit de l’entourage d’Armstrong parle et accuse mais toujours sans apporter de preuves tangibles.
On raconte même que Landis est financièrement en mauvaise posture ayant beaucoup dépensé avec ses divers avocats et que depuis deux ans il harcelait Armstrong, sans succès, pour « acheter son silence ».
L’affaire est entre les mains de Jeff Novitzky, celui qui a fait tomber Marion Jones et l’a fait incarcérer. Non pas pour avoir utilisé des produits interdits mais pour avoir menti à la justice. Landis sait ce qui l’attend s’il ne fournit pas les preuves de ses allégations.
Quant à Armstrong, il a déjà quitté les Etats-Unis pour venir préparer le Tour…en France.
Jean-Paul