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Logiciel : la clé de l’obsolescence programmée du matériel informatique

Publié le 24 mai 2010 par Frédéric Bordage @greenit
Logiciel - Empreinte ressources du couple Windows + Office

La consommation électrique des microprocesseurs a été divisée par 40 en 60 ans. Conséquence ? La consommation électrique du matériel, pour une même puissance de calcul, diminue continuellement. Corollaire : la fabrication du matériel électronique concentre les principales nuisances environnementales. La fabrication d’un ordinateur en Chine émet par exemple 24 fois plus de CO2 qu’un an d’utilisation en France. Le geste le plus efficace pour l’environnement est donc d’allonger la durée d’utilisation du matériel.

Pourtant, bien que les ordinateurs fonctionnent sans problème pendant plus de 10 ans (durée de vie électronique), les entreprises les renouvellent tous les 3 ou 4 ans. La durée d’utilisation d’un ordinateur a été divisée par 2, passant de 6 ans en 1997 à moins de 3 ans en 2005.

La question essentielle du Green IT, que nous devrions tous nous poser, est donc : pourquoi change-t-on trop souvent d’ordinateur ?

La réponse est simple : année après année, les nouvelles versions de logiciels demandent toujours plus de ressources (mémoire, processeur, espace disque, carte graphique, etc.) pour réaliser les mêmes tâches.

Nous avons calculé que la puissance nécessaire pour écrire un texte double tous les 2 ou 3 ans !

Imaginez que tous les 2 ans votre voiture consomme 2 fois plus d’essence pour parcourir le même nombre de kilomètres ! Imaginez qu’une voiture récente consomme 5 fois plus de carburant qu’il y a 10 ans. Impensable ? C’est pourtant ce que les éditeurs de logiciels imposent aux particuliers et aux entreprises depuis une décennie. Démonstration.

Nous avons étudiés les configurations recommandées par Microsoft pour son système d’exploitation et sa suite bureautique. Nous prenons l’exemple de Microsoft car tout le monde connaît ses logiciels. Mais nous n’avons rien contre Microsoft et nous aurions très certainement obtenus des résultats similaires chez la plupart des éditeurs de logiciels.

Que constate-t-on ? Windows 7 + Office 2010 Pro nécessitent 15 fois plus de puissance processeur, 71 fois plus de mémoire vive et 47 fois plus d’espace disque que le couple Windows 98 + Office 97.

Si on étudie la situation couche par couche, on s’aperçoit que Windows 7 nécessite 15 fois plus de puissance CPU que Windows 98, 85 fois plus de mémoire vive et 68 fois plus d’espace disque. Les proportions sont plus raisonnables pour la suite bureautique. En un peu plus de 10 ans, les ressources nécessaires pour écrire un texte avec Office 2010 Pro (comparativement à Office 97) ont été multipliées par 20 (CPU), 43 (mémoire vive) et 16 (espace disque).

Cette inflation est-elle justifiée ? Non : car nous n’écrivons pas 15 fois plus vite nos textes ou nos courriers électroniques avec Windows 7 qu’avec Windows 2000. Et Office 2010 ou Office 2000 restent des suites bureautiques. Rien de plus.

D’où deux questions :
1) Quelles sont les nouvelles fonctions assez essentielles pour justifier une telle inflation ?
2) Comment imposer un régime aux éditeurs de logiciels (car la virtualisation ne fait que déporter le problème côté serveur) ?

Des idées ?


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