[Critique DVD ] On the Bowery

Par Gicquel

Les origines du cinéma indépendant aux Etats-Unis

Le film
4 out of 5 stars
Les bonus
4 out of 5 stars

« On the bowery » de Lionel Rogosin

Avec : Gorman Hendricks, Frank MATTEWS & Ray SALYER, dans leur propre rôle

1956 Prix du Meilleur Documentaire au Festival du Film de Venise  .Nommé dans la catégorie Meilleur Documentaire aux Oscars en 1957.

Ray (Ray Salyer) un cheminot sans ressource, échoue dans le Bowery, le quartier des clochards à New York. Il traîne dans les bars, offre des verres aux alcooliques et fait des rencontres éphémères. Dès le premier soir, il s’écroule dans la rue et se fait voler sa valise par son compagnon de hasard. Le lendemain, il se met en quête d’un travail…

Un quartier qui n’est pas unique aux Etats-Unis et un peu partout dans le monde. Récemment  «  Le soliste » de Joe Wright nous en rappelle l’existence à Los Angeles ( voir ce blog ) . Mais qu’importe l’époque; nous sommes ici dans les années 1950 et le cinéma indépendant ne fait que balbutier.

Influencé par Robert J. Flaherty et le néoréalisme italien,l’un des ses pionniers Lionel Rogosin revendique une liberté de filmer qui s’oppose à Hollywood. Enorme choc , On the Bowery révèle brutalement le New York de la crasse, de la misère et des oubliés de l’après-guerre. Pour son premier film, il entremêle réalité documentaire et fiction minimaliste, se plonge dans le monde des laissés pour-compte, tout en s’attachant à saisir le rythme et les cycles de la vie du quartier.On entend comme une complainte de Woody Guthrie, dans ce noir et blanc grisaillant , où l’humanité dégénère à grandes rasades d’un alcool qu’on devine mauvais.Aujourd’hui ce film est devenu un repère culturel, historique et esthétique pour le cinéma moderne .

SUPPLÉMENTS
Pourquoi Rogosin ? ( 5 mn )

Gian Luca Farinelli, directeur de la Cinémathèque de Bologne, explique pourquoi les films de Lionel Rogosin s’inscrivent dans un processus de diffusion et de restauration important depuis quelques années.
. La Parfaite Équipe (2009 – Couleurs et N&B – 47 mn ), de Michael A. Rogosin
Retraçant la genèse du film, « La Parfaite Équipe  » explique ce qui a mené Lionel Rogosin à filmer les hommes du Bowery, et raconte comment ce qui ne devait être qu’un exercice documentaire est devenu l’un des films américains les plus importants des années 50.
. Une promenade dans le Bowery (2009 – Couleurs et N&B ), un film de Michael A.Rogosin
De la Beat Generation aux récents projets immobiliers démesurés, le visage du Bowery a connu une transformation singulière. Cette promenade dans le Bowery d’aujourd’hui tente de cerner l’identité propre du quartier et fait écho au portrait filmé par Lionel Rogosin.

DVD 2 – Come Back Africa ( à venir prochainement  dans ce blog )

Le premier documentaire tournée secrètement en 1957, sur l’apartheid

DVD 3 – Good Times, Wonderful Times

La frivolité et l’insouciance d’un cocktail mondain à Londres donnent lieu à des discussions sur tout et n’importe quoi. Mais au milieu des années 60, le monde gronde à l’extérieur : alors que les deux Guerres mondiales se délitent dans l’oubli, les conflits prolifèrent sur la planète…

Dans l’impossibilité de réaliser une oeuvre anti-guerre aux États-Unis sans être taxé d’antipatriotisme, Lionel Rogosin s’exile au Royaume-Uni. Monté à partir d’archives saisissantes récoltées aux quatre coins du monde, le film montre les dégâts causés par les guerres du XXe siècle et annonce la proximité d’un nouveau cataclysme, d’ordre nucléaire .

SUPPLÉMENT
. L’Humanité en péril (2008 – Couleurs et N&B – 24 mn) de Lloyd Ross & Michael A. Rogosin
Ce documentaire retrace l’histoire et la dimension politique de « Good Times, Wonderful Times, » tout en expliquant comment Lionel Rogosin passa plus de deux ans à exhumer des documents rares à travers le monde et parvint à construire cette réaction en chaîne d’images.