Camille est montée à la capitale sur les recommandations de sa mère, afin d’y trouver celui avec qui elle pourrait être heureuse. Par « être heureuse », il faut entendre celui qui la mettra à l’abri financièrement, pas nécessairement celui qu’elle aimera d’amour. Camille rencontre Niels, un Américain de dix ans son ainé, héritier d’une grande famille. Elle n’a plus un sou, elle ne veut pas travailler, elle le voit comme sa chance et le suit de l’autre côté de l’Atlantique.
Capucine Motte (qui signe ici son premier roman) a l’écriture facile, cela se sent, résultant très certainement d’une bonne éducation, nourrie des références littéraires qu’il faut avoir.
Mais là où l’on attendait une satire sociale, rien ne vient. « Une fable morale », prévient même l’éditeur - je n’ai trouvé ni morale, ni aspects renvoyant à la farce (si : « un premier roman féroce et lucide », voilà ce qui est indiqué en quatrième de couverture… la voilà, la farce !). Certes, il y a bien quelques réflexions de la part de la protagoniste qui ont résonné en moi, aspirations en matière de carrière, d’amour, d’argent. Quelques-unes, seulement. Les autres sont déconnectées des préoccupations de celles qui considèrent que le meilleur moyen de gagner sa vie est de travailler, ou que celui d’aimer est d’écouter son cœur.
Dans l’ensemble, ce roman est plat, l’ennui qui est le compagnon d’infortune de la jeune et belle Camille s’avère être également celui du lecteur qui attend que les choses démarrent. En vain. Pourtant, on croit plusieurs fois que cela va se produire, comme lorsque l’héroïne décide, à New York, de rencontrer les écrivains qu’elle aime (elle se contente d’y penser mais n’en fera rien).
Comme la plupart des jolies filles qui peuplent le monde de Camille (de Capucine ?), ce roman est plaisant au premier abord, et finalement sans intérêt.