Maintenant que le PS a abattu ses cartes, on a deux projets concurrents pour la réforme des retraites : Celui du gouvernement et celui du PS.
Durée de cotisation : Le gouvernement veut allonger la durée de cotisation et retarder l'âge de départ à la retraite. Le PS, lui, s'arc-boute sur la retraite à 60 ans mais envisage aussi un allongement de la durée de cotisation.
C'est un changement de cap majeur pour le parti socialiste. En 2003, lors de la réforme des retraites du gouvernement Raffarin, il s'opposait fermement à tout allongement de la durée de cotisation. Heureusement, il semble que sept ans après un certain pragmatisme ait émergé. Mais si on allonge la durée de cotisation sans repousser l'âge de départ à la retraite, ça revient à diminuer les pensions. Pas sûr que ce soit ce qu'attendent les Français !
Financements alternatifs : Le PS propose de taxer les revenus du capital et d'augmenter les cotisations patronales. Le gouvernement, lui, propose de taxer les revenus du capital, mais aussi de faire contribuer les hauts revenus. Même si ça se ressemble, toute la différence se situera dans le niveau de ces taxes. On n'en connaît pas encore le montant exact, mais il y a fort à parier que le PS est favorable à plus d'augmentation des prélèvements obligatoires que le gouvernement, qui s'y est toujours opposé.
Décidément, l'ère Aubry change le PS. Non seulement il quitte l'opposition systématique pour paser à la proposition alternative, mais en plus on assiste à un coup de barre à gauche, Aubry ayant intérêt à ménager les syndicats ainsi que l'aile gauche de son parti pour préparer sa candidature à la présidentielle...