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Les apéros Facebook et notre avenir

Publié le 24 mai 2010 par Pierre
Faut-il interdire les apéros géants organisés par Facebook ? Cette question m’a inspiré quelques réflexions, probablement banales, mais c’est le principe de ce site : ici, on s’exprime comme au comptoir. J’ai l’impression que le débat sur ces apéros géants s’est cristallisé autour d’une alternative peu intéressante : 1.    Ces apéros sont des beuveries, mais la jeunesse ne peut-elle pas s’amuser autrement ? Il faut interdire ces rassemblements, il faut contrôler internet (internet = jungle non régulée = remise en cause du pouvoir) 2.    Arrêtons avec cette vision rigide, laissons les jeunes s’amuser. Internet est un nouveau media, les jeunes ont de nouvelles pratiques sociales, c’est un combat d’arrière garde que de vouloir les contraindre. Je dis « alternative peu intéressante », parce que tout le monde sait comment le débat se réglera : la vague d’émotion va retomber, ces nouvelles formes de sociabilité vont rentrer progressivement dans le paysage, l’Etat va imposer que ces rassemblements soient chapeautés par telle ou telle forme d’organisation, et on n’en parlera plus (cf. les raves il y a quelques années). En revanche, cette mode des apéros géants pose à mon sens une vraie question de fond : qu’est ce qu’on propose à la jeunesse de ce pays, à part lui dresser une série d’interdictions, et lui demander de devoir se préparer à (dans le désordre) : •    Vivre avec moins de tout (de pétrole, de nourriture, de bagnoles, de ressources naturelles) •    Vivre avec le changement climatique, et sa cohorte de désastres (tempêtes, sécheresse, réfugiés climatiques, tsunamis) •    Vivre dans un pays dont on nous dit partout qu’il aura de plus en plus de mal à garder son système de solidarité (protection sociale, santé) •    Vivre sans avoir de certitudes sur l’âge de sa retraite, ni sur le niveau des pensions •    Vivre avec des perspectives d’emplois peu reluisantes (chômage massif des jeunes, précarisation de l’emploi, délocalisations, sous-traitance…) •    Etc. Bref, des perspectives assez noires. Alors certes, la question des apéros géants peut apparaître comme un détail, mais elle met tout de même le pouvoir devant cette question du projet collectif, de l’espoir. Vers quelle société voulons-nous aller, et proposer demain à la jeunesse d’aujourd’hui ? Quel est le sens de notre engagement individuel et collectif ? Pourquoi se battre, se serrer la ceinture, accepter de travailler dans des conditions toujours plus précaires ? Parce que, en effet, si la seule perspective est qu’on va en chier toute la vie sans savoir où ça nous mène, eh ben, autant tout de suite aller se bourrer la gueule.

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