” L’arrivée au printemps dans les casinos français du très populaire Texas hold’em poker provoque un rajeunissement de la clientèle et un frémissement du chiffre d’affaires des jeux de table, selon une enquête de l’AFP menée auprès des casinotiers.
Les résultats de la saison 2006-2007 des 197 casinos français, publiés il y a une semaine, font apparaître une augmentation du produit brut des jeux (PBJ, différence entre les mises et les gains, le chiffre d’affaires des casinos) de 2,8 % à 2,8 milliards d’euros par rapport à la saison précédente.
Le produit des jeux de table (boule, roulette, black jack et poker) est passé de 171 millions d’euros pour la saison 2005-2006 à 183 millions d’euros pour la saison 2006-2007.
Même si cette augmentation est due, selon tous les casinotiers, à la suppression du droit d’entrée spécifique aux salles de jeux de table, elle marque aussi l’engouement d’une nouvelle clientèle jeune pour le poker.
Popularisé par des émissions à la télévision et par le développement des sites de jeux en ligne, le poker est entré en force dans les casinos français qui multiplient ouvertures de tables de poker (actuellement un tiers des 197 casinos ont reçu l’autorisation d’exploiter le poker) et tournois richement dotés.
Les émules de Patrick Bruel peuvent jouer de deux façons dans les casinos : soit dans des parties de “cash game” où les amateurs de poker jouent entre eux, le casino opérant un prélèvement de 4% sur leurs gains, soit lors de tournois pour lesquels les joueurs payent un droit de participation, duquel le casino prélève également 4%.
Le premier tournoi organisé dans un casino français s’est déroulé le 27 octobre au casino Barrière de Deauville, avec la participation de 200 joueurs (droit de participation 500 euros) et a permis au vainqueur d’empocher 57.000 euros. Le prochain tournoi du groupe, leader des casinotiers français (39 casinos, dont 23 pour le poker) avec un PBJ de 950 millions d’euros, prévu en janvier à Bordeaux, est doté de 400.000 euros.
Ouvert le 13 octobre, le casino-théâtre de Toulouse compte trois tables de poker, “très fréquentées par une clientèle plus jeune que les celles de jeux traditionnels”, relève son directeur David Parré.
Le groupe Partouche (47 casinos) n’est pas en reste. Il vient de lancer une série de tournois qu’il qualifie de “plus grand évènement pour le poker français” dont la finale en juin au Palm Beach de Cannes verra “un lot minimum garanti de 2 millions d’euros”.
Au groupe Partouche, on souligne que le poker “crée une véritable animation et permet d’attirer de nouveaux clients, âgés de 20 à 35 ans, qui ont découvert le poker sur internet et qui souhaitent maintenant se mesurer les uns ou aux autres dans une salle”.
Georges Tranchant, dirigeant du groupe éponyme (16 casinos), qui a ouvert quatre de ses établissements au poker, assure que “ça marche bien” tout en soulignant qu’il faudra attendre l’exercice 200-2008 pour juger du poids du poker dans le chiffre d’affaires.
Au casino du Golfe à Cavalaire, l’un des rares casinos français indépendants, le directeur Philippe Le Gars raconte que le jour de l’ouverture de deux tables de poker, le 11 août, il n’a pu accueillir qu’un joueur sur dix. Il a déjà calculé que son chiffre d’affaires sur les jeux de table avait augmenté de 28% sur trois mois d’exploitation, grâce au poker qui lui amène à “80%” une clientèle âgée de 18 à 30 ans.”
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