Faisant suite à un séisme, Nord du Pérou, Magnitude 6.0, du 19 Mai 2010 à 04 h 15 Temps Universel, latitude 5.05° Sud, longitude 77.59° Ouest, épicentre à 35 kilomètres au Sud-Ouest d'Ugarte, à 40 kilomètres au Sud-Sud-Ouest d'Ayar Manco, à 102 kilomètres à l'Ouest de Barranca, à 113 kilomètres au Nord-est de La Peca et à 204 kilomètres au Nord-Ouest de Tarapoto, et hypocentre à 131 kilomètres de profondeur,
le Centre du Pérou vient d'être frappé, à son tour, le 23 Mai 2010 à 22 h 46 Temps Universel, 17 h 46 heure locale, par un tremblement de terre de magnitude 6.3 sur l'échelle ouverte de Richter. Son épicentre se trouve à 7 kilomètres au Sud de Liehueccila, à 7 kilomètres à l'Ouest de Coripampa, à 8 kilomètres au Sud de Soldaduocc, à 9 kilomètres au Nord de Putaccasa, à 87 kilomètres au Nord-Ouest de Puquio et à 90 kilomètres au Sud d'Ayacucho, et son hypocentre se situe à 80 kilomètres de profondeur.
D'après les autorités locales, le séisme n'aurait fait ni dégâts ni dvictimes, mais à Lima, capitale du Pérou, la population apeurée est immédiatement descendue dans les rues.
Situés sur une marge continentale active en contact avec une plaque océanique subductante, une marge affectée par une forte déformation accompagnée de séismes très forts, un séisme de magnitude 8.0 tous les 8 à 10 ans en moyenne, et d’un important volcanisme, plus d'une centaine de grands strato-volcans actifs ou potentiellement actifs, l'Équateur, le Pérou et le Chili sont une zone sismogène très dangereuse(1) Celle-ci résulte de la convergence rapide, entre 5,5 et 8 centimètres par an, de la plaque Nazca, et de sa subduction, plongeant faiblement, 15 à 20°, vers l’est, sous la bordure Ouest du continent Sud-américain, provoquant une déformation rapide marquée par l'orogenèse des Andes, d'une part, et, d'autre part, de l'existence d'une fosse profonde, fosse du Pérou-Chili ou fosse d'Atacama, profondeur maximale 8.065 mètres, où s'accumulent et s'imbriquent, dans le cône d'accrétion, des formations volcaniques et des sédiments détritiques glissés du talus et du plateau continental.
Le risque sismique en Équateur, au Pérou et au Chili est associé à trois types de séismes :
- les séismes de subduction, inter-plaques, au niveau de la zone couplée du contact entre les plaques Nazca et Amérique du Sud, comme Valparaiso en 1906, magnitude 8.6, Antofagasta en 1995, magnitude 8.1, Pisco et Chincha en 2007, magnitude 7.9, ou Arequipa en 2001, magnitude 8.4 ;
- les séismes intra-plaques au sein de la plaque Nazca, de profondeurs intermédiaires, 80-100 kilomètres, directement sous le continent, comme Chilán en 1939, magnitude 8.3), Punitaqui en 1997, magnitude 7.3) ou Tarapacá en 2005, magnitude 7.8 ;
- les séismes de faible profondeur associés à la déformation des Andes, comme Las Melosas en 1958, magnitude 6.9 ou Curicó en 2004, magnitude 6.6.
Presque toutes les villes de la côte du Pacifique, tant en Équateur, au Pérou qu'au Chili, ont été touchées par un grand séisme au cours du siècle dernier.
Historique des tremblements de terre au Pérou :
14 Février 1619, Trujillo, magnitude 7.7, 350 morts
12 Mai 1664, Ica, magnitude 7.3, 400 morts
20 Octobre 1687, Lima, magnitude 8.5, 600 morts
28 Octobre 1746, Lima, magnitude 8.4, 5.000 morts
10 Juillet 1821, Camana, magnitude 8.2, 162 morts
13 Août 1868, Arica, magnitude 9.0, 25.000 morts
12 Décembre 1908, au large de la côte centrale du Perou, magnitude 8.2
24 Mai 1940, Callao, magnitude 8.2, 249 morts
24 Août 1942, au large de la côte centrale du Perou, magnitude 8.2, 30 morts
10 Novembre 1946, Ancash, magnitude 7.3, 1.400 morts
01 Novembre 1947, Satipo, magnitude 7.3, 233 morts
11 Mai 1948, Moquegua, magnitude 7.4, 70 morts
21 Mai 1950, Cusco, magnitude 6.0, 83 morts
12 Décembre 1953, Tumbes, magnitude 7.4, 7 morts
18 Janvier 1958, Arequipa, magnitude M 7.3, 28 morts
17 Janvier 1960, Arequipa, magnitude 7.5, 57 morts
17 Octobre 1966, près de la côte péruvienne, magnitude 8.1, 125 morts
19 Juin 1968, Moyobamba, magnitude 6.9, 46 morts
31 Mai 1970, Chimbote, magnitude 7.9, 66.000 morts
03 Octobre 1974, près de la côte centrale du Pérou, magnitude 8.1
23 Juin 2001, près de la côte centrale du Pérou, magnitude 8.4, 138 morts
07 Juillet 2001, près de la côte centrale du Pérou, magnitude 7.6, 1 mort
12 Octobre 2002, à la du Pérou et du Brésil, magnitude 6.9
26 Septembre 2005, dans le Nord du Pérou, magnitude 7.5, 5 morts
20 Octobre 2006, près de la côte centrale du Pérou, magnitude 6.7
15 Août 2007, près de la côte centrale du Pérou, magnitude 8.0, 514 morts
16 Novembre 2007, à la frontière du Pérou et de l'Équateur, magnitude 6.8
Notes
(1) Les zones les plus dangereuses, situées aux frontières entre les plaques, sont connues : elles se trouvent sur le pourtour de l'océan Pacifique, - circum-Pacifique depuis l'Amérique du Sud à l'est jusqu'au Japon, Taïwan, les Philippines, l'Indonésie et la Papouasie à l'ouest -, autour de la Méditerranée, - domaine de convergence Afrique-Eurasie-Inde, correspondant à la fermeture de l'ancienne Thétys et englobant le pourtour de la Méditerranée, la région Iran-Pakistan-Afghanistan, l'Asie Centrale, le nord de l'Inde et la Chine -, au niveau des chaînes de montagnes récentes comme l'Himalaya, - en témoigne le tremblement de terre du 8 octobre 2005 au Cachemire, entre le Pakistan et l'Inde -, ou aux confins de la plaque caraïbe et des deux plaques américaines, - comme le montre le séisme survenu en Haïti le 12 janvier 2010 -. À l'inverse, les pays situés loin des zones de rupture sont très peu touchés. C'est le cas notamment de la Scandinavie, de l'Afrique centrale ou du Brésil.