Le livre qui tue

Publié le 24 mai 2010 par Porky

En attendant la parution du best-seller de l'année (laquelle, ça, on n'en sait rien, 2014 peut-être ?) qui n'est hélas toujours pas référencé et dont, lecteurs chéris, je vous rappelle le titre ci-dessous, voici une information qui étonnera sans doute un grand nombre d'entre vous. 

En fait, le roman susdit  n'est pas le premier à avoir été édité. En l'an de grâce 2004, le sieur Solko et moi-même avons commis ensemble un petit ouvrage intitulé La Main vengeresse qui a eu tellement de succès que le montant de nos droits d'auteur arriverait à peine à couvrir l'achat d'un paquet de fraises Tagada...

Comme nous étions à l'époque extrêmement pudiques, voire modestes, il nous a semblé évident que nous ne pouvions pas présenter ce roman à de potentiels éditeurs sous nos vrais noms. Aussi avons-nous choisi ce pseudonyme de R. D. Parpin grâce au personnage de Mimi Pouf laquelle nous a fourni sans le vouloir notre nom de plume.

Mais qui est Mimi Pouf, direz-vous ? Et quel nom étrange pour une héroïne de roman... Ah, chers lecteurs, si vous voulez le savoir, il va falloir vous procurer le livre sur le site de manuscrit.com, seul éditeur à avoir bien voulu de ce qui était pourtant un chef-d'œuvre absolu. Et puis autant vous le dire tout de suite, Mimi Pouf n'est pas l'héroïne ; il est donc inutile de rêver à une nouvelle Scarlett O'Hara.

La Main vengeresse devait être, nous en étions persuadés (pauvres innocents !) un succès phénoménal. Disons que cette œuvre monumentale eut effectivement un grand succès parmi le cercle restreint de nos collègues (15 très exactement) -et encore ! Les raisons de ce qu'il faut bien nommer un échec sont multiples : promo inexistante (nous ignorions tout alors de l'art de se faire connaître, même par les réseaux informatiques), références très souvent hermétiques, dont il fallait la clef pour comprendre à qui ou à quoi elles renvoyaient, histoire peut-être trop surchargée d'intertextualité (malgré les -trop- nombreuses notes de bas de page censées clarifier ce qui était tout sauf clair)...

A vrai dire, ce qui me reste en mémoire de ce fumeux fameux coup d'essai, c'est surtout les heures délirantes que nous avons passées à l'écrire, à la terrasse d'un café, toujours le même, sur le boulevard de la Croix-Rousse. Heures de pure joie, je vous l'assure, au temps béni où la critique passait encore par l'humour et la déraison. Je me souviens surtout d'une séance qui a failli se terminer en catastrophe (pour moi) à cause d'un fou rire si monumental que j'ai à peine eu le temps d'arriver aux toilettes avant que l'irréparable ne se produise... Pardonnez-moi ce rappel d'un goût douteux mais c'est vous dire à quel point nous arrivions encore à nous amuser avec une chose finalement assez grave : l'état du service public d'enseignement en France.

 

Six ans ont passé, et le rire s'est définitivement éteint. Ce qui se voulait une bouffonnerie  délirante s'est estompé dans les brumes du passé. Peut-être parce que l'époque est devenue encore plus dure, plus incertaine ; peut-être aussi parce que nous avons changé et pris d'autres directions que celles suivies alors...

Alors pourquoi ressortir des oubliettes ce fantôme d'autrefois ? Pas par nostalgie ; mais parce qu'après tout, bide ou pas, c'est notre œuvre, à Solko et à moi ; peu importe qu'elle ait eu ou non du succès, qu'elle soit trop hermétique ou non, que le lecteur se demande où l'auteur veut en venir... L'enfant n'est certainement pas parfait, loin de là, mais il a le mérite d'exister et nous n'avons pas à en avoir honte. On ne sait jamais, si ça pouvait intéresser quelques lecteurs avides d'émotions fortes... (Passages gratinés garantis !)

Et puis, vu la crise que nous sommes en train de vivre, il parait évident que faire grossir ses droits d'auteur n'est pas à négliger, non ???... (Encore qu'il va falloir, après ce raz-de-marée de commandes, déclarer lesdits droits aux impôts ! Mais bon, ça c'est une autre histoire...) 

 PS : Vu que je  n'arrive pas à agrandir ces *µ¤£§ de photos, voici le texte de la quatrième de couverture censé donner un aperçu du contenu :

"La Main vengeresse" sévit mystérieusement dans un lycée de l'Océdéhie : elle gifle, inonde, espionne, emprisonne, tue. Qui est-elle ? La Guerre de Cent Ans elle-même n'en viendra pas à bout. Sous la férule de Mylène-Marlène, l'Egerie Syndicale, et grâce à l'humour des deux narrateurs, la vaillante troupe des jobards professoraux arrivera-t-elle à déjouer sa malice ? Une affaire de caca retournera la situation en leur faveur, égratignant au passage la hiérarchie en place. Mais la Main Vengeresse s'avoue-t-elle réellement vaincue ? Délire assuré par deux allumés et happy-end garanti !"