Vie d'un heureux rentier de la rue Colbert.

En 1847, on traça à travers les vastes prairies une longue rue qu'on appela Colbert.
On y fit des constructions neuves agrémentées de jardins pour les rentiers, les retraités, les employés, mais l'élément rentier domina bien vite dans ce secteur.
Après le petit déjeuner, le rentier va faire un petit tour. Il va fumer la pipe de onze heures dans quelque endroit où il prendra son petit canon de vin, à moins qu'il n'ingurgite un petit verre d'absinthe pure.
Après le dîner, il se promène à la campagne, examine les constructions, les cultures.
Certains jours, il va au Faubourg de la Barre, à la "Grappe de Raisin", à "L'almanach", au "Sabot", à la" Peine perdue" (L'enseigne parlante montre une femme lavant à tours de bras un négrillon qu'elle veut blanchir ).
Notre rentier ne manque pas d'assister au Convoi quand il a reçu un billet de mort. Il va à la maison mortuaire, suit le cortège, entre un moment dans l'Eglise, file boire un verre de bière, puis rejoint les assistants afin de se montrer à la famille du défunt...

Extraits des "Souvenirs lillois " de Lecouteux.
Cité par les Ambassadeurs de Wazemmes.