En reparcourant les lignes du « Chagrin d’Ecole » de Pennac, je tombe sur cette citation de Daudet qu’il donne et qui montre à quel point un enfant est jouet de l’organisme qui est le sujet de mon livre. D’après Pennac, pas besoin d’aller toujours chercher du côté des banlieues la cause de l’échec scolaire. Souvent, c’est le malaise de l’ado qui est à la base de cet échec. Dans l’extrait de Daudet, l’auteur se remémore de son expérience de « pion » :
« Je pris possession de l’étude des « moyens ». Je trouvai là une cinquantaine de méchants drôles, montagnards joufflus de douze à quatorze ans, fils de métayers enrichis, que leurs parents envoyaient au collège pour en faire de petits bourgeois à raison de cent vingt francs par trimestre. Grossiers, insolents, parlant entre eux un rude patois cévenol auquel je n’entendais rien, ils avaient presque tous cette laideur spéciale de l’enfance qui mue, de grosses mains rouges avec des engelures, des voix de jeunes coqs enrhumés, le regard abruti et par là-dessus l’odeur du collège ».