Mes indispensables : The Go-Betweens - 16 Lovers Lane (1988)

Publié le 24 mai 2010 par Toto
Il y a plus de quatre ans disparaissait un des héros de la pop australienne, Grant McLennan, parti aussi discrètement, que la musique de son groupe, The Go-Betweens, pourtant souvent comparé à des Smiths de l'hémisphère Sud. Mais il faut dire que le monsieur, comme son alter-ego Robert Foster, co-auteur des chansons du groupe, n'a jamais eu le charisme d'un Morrissey, sa musique n'avait pas non plus le côté crâneur propre à la plupart des formations d'outre-Manche. Les Go-Betweens ont toujours cultivé un goût immodéré pour la discrétion et le charme romantique des grands timides. Ils portaient d'ailleurs très bien leur nom et représentaient pour beaucoup d'adolescents de l'époque des entremetteurs, à l'image d'un Cyrano, dictant les mots d'amour à Christian pour séduire sa bien aimée Roxane. Oui, leur musique ne parlait que de ça, d'amour et comme des Smiths, à leur manière, permettait à toute une jeunesse complexée de se sentir moins seule et de trouver enfin les mots pour dire ce qu'elle avait sur le coeur. Leur meilleur disque reste à ce jour leur dernier, "16 Lovers Lane", enfin le dernier de la première période du groupe, car, après plus de dix ans de séparation, pendant lesquels Foster et McLennan avaient continué à oeuvrer chacun de leur côté, ils avaient décidé de se reformer le temps de quelques disques toujours aussi fortement recommandables.
"16 Lovers Lane" contient dix chansons d'amour donc  ("Love Goes On", "Love  Is A Sign"), pures, mélodieuses, taillées dans le bois tendre. Des chansons qui n'ont pas d'époque, parce qu'elles étaient déjà belles hier, qu'elles sont toujours belles aujourd'hui et le seront encore demain. On n'en fait plus beaucoup, on n'en a d'ailleurs jamais connu énormément, de tels héros, modestes, qui traversent ainsi la vie sans faire de bruit et qui peuvent pourtant marquer de manière aussi indélébile les âmes. Un "Quiet Heart", ce McLennan, sans aucun doute. Un vrai artisan dans le sens noble du terme. "Was There Anything I Could Do ?" nous demandait-t-il alors ? Merci, "I'm allright" a-t-on aujourd'hui envie de lui répondre.
Clip de "Was There Anything I Could Do ?" :