En Russie, pour la cinquième fois consécutive, le maire homophobe de la capitale russe a interdit aux militants LGBT de manifester pacifiquement le 29 mai 2010 pour réclamer le respect des droits et la tolérance.
Cette nouvelle interdiction de la Moscow Pride a été rapportée le 20 mai par l’association gay russe, GayRussia.
Iouri Loujkov, le maire homophobe de Moscou a en effet interdit la manifestation comme chaque année.
Les organisateurs de la Moscow Pride avaient déposé une demande pour organiser un défilé dans plusieurs rues du centre de la capitale, mais la mairie a refusé "sans proposer la moindre alternative".
L'organisateur Nikolaï Alekseev a précisé "Comme les années précédentes, la mairie à invoqué des raisons de sécurité et des risques de troubles à l'ordre public".
Depuis 2006, année du premier défilé de la Gay Pride à Moscou, les organisateurs se sont heurtés tous les ans au refus de la municipalité d'autoriser cette manifestation.
Mais à chaque fois, le mouvement homosexuel russe a organisé la manifestation en dépit de l'interdiction, qui s'est soldée par des heurts avec la Police, dispersant les participants et procédant à des interpellations et avec les groupes nationalistes et religieux d’extrême droite.
Kirill Ier, l’homophobe patriarche orthodoxe de Moscou soutient le maire de Moscou.
Leonid Krutakov, le porte-parole du maire de Moscou avait prévenu en 2009 "Il n'y aura aucune autorisation pour une Gay Pride dans cette ville et s'ils organisent tout de même une manifestation nous les stopperons fermement avec l'aide de la Police", chose qui avait été faite avec l'arrestation musclée d'une trentaine de participants en 2009, sous l'oeil des caméras de télévision.
Iouri Loujkov, le maire de Moscou avait déjà qualifié les manifestations gays d'"oeuvre de Satan" et d'"armes de destruction massive" de l'Occident contre la Russie.
Il avait également accusé les participants d'être responsables de la propagation du Sida en Russie.
Les militants LGBT russes avaient été déboutés de leur plainte en diffamation concernant ces propos alors que Iouri Loujkov les réitérait en janvier 2010.
Il avait une nouvelle fois qualifié les Gay Pride "d'oeuvre satanique", jurant de ne jamais autoriser une parade gay dans la capitale russe, et estimant que "Ce qu'il faut pour les homosexuels, c'est le fouet social".
Les organisateurs, dont Nikolaï Alekseev, vont de nouveau contester cette décision devant un tribunal de Moscou, se déclarant prêts à aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) de Strasbourg mais chaque année la justice locale confirme les interdictions administratives.
En 2009, les organisateurs espéraient que la médiatisation de la finale de l'Eurovision qui se déroulait à Moscou pourrait leur permettre de tenir leur manifestation.
Sans succès, puisque les forces spéciales de la ville avaient de manière musclée interpellé les participants dont le militant gay britannique Peter Tatchell.
Nikolaï Alekseev avait alors déclaré "Le gouvernement russe utilise l'Eurovision cette année comme un gala pour montrer au monde les progrès qu'a fait le pays depuis le début des années 90. Mais ce qui a été observé cet après-midi dans les rues de Moscou montre au monde à quel point la Russie a peu avancé en matière de droits de l'Homme fondamentaux".
L'homosexualité a été dépénalisée en Russie en 1993 et déclassifiée de la liste des maladies mentales en 1999 mais l'homophobie reste largement partagée par l'opinion publique, les autorités politiques et religieuses, et l'homosexualité demeure socialement et institutionnellement réprimée.
Seigneur, défends-nous contre le rejet.