Je ne connaissais pas Camille Pouzol, bien que cette jeune journaliste soit déjà l’auteur de deux romans jeunesse. Aucun aprioris, donc, quand je prend en main ce livre, que les éditions Robert Laffont et Babelio ont eu la gentillesse de m’envoyer.
Récit à la première personne, dans tous les sens du terme, car au fond, de mon point de vue, c’est le seul personnage qui compte, ce livre, c’est l’histoire d’un acteur, le mieux payé d’Hollywood nous dit-on, arrivé là un peu par hasard, et qui, après des années au sommet, après avoir laissé tomber sa famille, son premier amour, son passé, se remet en question. A l’aube de la quarantaine, il fait le bilan sur sa vie, sur la vacuité de la célébrité, sur l’artifice de son existence. Pourquoi cette brusque prise de conscience ? La réponse tient en un nom : Juliette. Cette rencontre le pousse dans ses retranchements, à se rappeler son enfance, son rôle mal défini au sein de la famille, et à espérer, à vouloir fuir.
En gros, c’est cela.
Dès les premières pages, j’ai accroché. Un ton vif, agréable, un style fluide, drôle. Ça sonne vrai. Au début, ça m’a rappelé un peu Lolita Pill, avec ce côté trash, cette dénonciation, quelque part, des travers des riches, de leur débauche. Là s’arrête la comparaison. Le récit alterne entre le présent et les souvenirs du narrateur. On s’y croirait. Le personnage principal, passé ses côtés odieux de diva qui a l’habitude que tout le monde se plie à ses moindres désirs, devient attachant dès qu’on commence à le connaître. Camille Pouzol nous emmène dans le club très fermé des superstars d’Hollywood dans le sillage de Juliette. On découvre le côté faux, tapageur, programmé de la vie des acteurs en vue. Ça ne donne pas envie, d’ailleurs.
J’ai beaucoup aimé, au final. Bien que le thème puisse sembler convenu, puisque l’on nous présente l’histoire comme une relation amoureuse qui change un homme, la façon dont l’exploite Camille Pouzol est réussie, on ne s’ennuie pas une seconde, on a même du mal à lâcher son livre. « Comme à Hollywood » ? Un Page-Turner !
Merci donc aux éditions Robert Laffont (dont le fondateur nous a hélas quitté il y a quelques jours) et Babelio !