Examen de conscience

…Ou prudence ?

On peut être satisfait des derniers rebondissements survenus dans les affaires intérieures américaines avec la publication du rapport des services secrets US, lesquels indiquent que l’Iran a arrêté ses recherches sur le nucléaire militaire depuis 2003. Les répercussions dépassent largement la politique intérieure des USA.

On ne pourra s’empêcher de faire un parallèle avec les mêmes services secrets qui, au moment de l’affaire Irakienne, affirmaient à tort la présence d’armes de destruction massive en dépit des mises en garde françaises en particulier. Cette triste “mascarade” aura au moins été utile à remettre dans le droit chemin ces services, sortis bafoués et humiliés de l’affaire. Il est étonnant, au passage, qu’il ait fallu attendre quatre ans pour parvenir à cette conclusion.

L’éclairage nouveau permet de restreindre les marges de manoeuvre bellicistes du “locataire” de la maison blanche pour quelques mois encore. Il lui faudra trouver des arguments d’une autre nature et il ne pourra plus disposer du mensonge de toute une administration à l‘appui de ses thèses. Bush ne semble pas déstabiliser par ces révélations : «l’Iran était dangereux, l’Iran est dangereux et sera dangereux», a-t-il martelé hier, en ajoutant qu’il maintenait toutes les options sur la table, y compris le recours à la force.

Mais les habituels « suiveurs » inconditionnels de la diplomatie américaine auront beaucoup plus de difficultés à convaincre les peuples de les suivre dans une nouvelle aventure guerrière réclamée par un Président finissant. La prudence doit rester de mise et “l’observation” objectives des agissements Iraniens ne doit pas se relâcher, mais cette prise de “conscience” des services secrets américains et le retour vers une meilleure analyse des données est une bonne nouvelle pour le monde.

Les éternels pessimistes émettent toutes les réserves de rigueur : “Admettons qu’ils ne pèchent pas par excès de prudence (les services secrets) pour se prémunir contre les critiques de ceux qui les accusent régulièrement de servir d’instrument au pouvoir politique”.

En dépit de toutes ces frilosités, si l’on reconnaît que Téhéran n’a pas de programme nucléaire militaire, cela signifie d’abord que l’option des frappes s’éloigne et, ensuite, que la négociation est possible. J’ai, en tous les cas, la faiblesse de le penser.

Le rapport des services secrets décrédibilise la Maison Blanche, selon la presse américaine
LEMONDE.FR | 05.12.07

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