Jeux de masques, illusions et twist cérébral: Kiarostami joue les magiciens dans son nouveau long-métrage, prônant le faux pour mieux extraire le vrai. Soit, d’abord, la rencontre factice entre un homme et une femme, une subtile promesse d’amour, un lieu propice (l’Italie et le romantisme de la Toscane), des discussions enflammées sur l’art, l’imitation, le regard que l’on pose sur les choses. De la poudre aux yeux lancée à la figure du spectateur pour réfléchir sur la fiction et la perception. Car, après de (trop) nombreuses scènes d’exposition, le cinéaste opère un virage inattendu, change son point de vue (ou cesse d’épouser celui, ludique, de l’héroïne qui fantasme sur ce qu’elle a perdu), et dissèque le couple, ses travers, ses mensonges. Les protagonistes y sont filmés de face, la caméra les fixant droit dans les yeux, tentant de capturer la vérité de l’instant, vérité déjà perdue dans les différentes manières de percevoir une même scène, selon où l’on regarde, selon où l’on se situe, véracité d’un propos voué au leurre car condamné aux variations de la subjectivité. Une manière innovante, intelligente, casse-gueule aussi, d’évoquer l’art en général, le cinéma en particulier, le métier de comédien (géniale Binoche auréolée du Prix d’interprétation cannois), le mirage des apparences, les dissimulations des êtres au sein d’un couple. Kiarostami excelle dans sa dissertation, un peu moins dans sa mise en image, noyée par la lourdeur d’un concept étouffant (et souvent visuellement ennuyeux) qui ne permet que très peu d’instants de fulgurantes beautés cinématographiques.
Jeux de masques, illusions et twist cérébral: Kiarostami joue les magiciens dans son nouveau long-métrage, prônant le faux pour mieux extraire le vrai. Soit, d’abord, la rencontre factice entre un homme et une femme, une subtile promesse d’amour, un lieu propice (l’Italie et le romantisme de la Toscane), des discussions enflammées sur l’art, l’imitation, le regard que l’on pose sur les choses. De la poudre aux yeux lancée à la figure du spectateur pour réfléchir sur la fiction et la perception. Car, après de (trop) nombreuses scènes d’exposition, le cinéaste opère un virage inattendu, change son point de vue (ou cesse d’épouser celui, ludique, de l’héroïne qui fantasme sur ce qu’elle a perdu), et dissèque le couple, ses travers, ses mensonges. Les protagonistes y sont filmés de face, la caméra les fixant droit dans les yeux, tentant de capturer la vérité de l’instant, vérité déjà perdue dans les différentes manières de percevoir une même scène, selon où l’on regarde, selon où l’on se situe, véracité d’un propos voué au leurre car condamné aux variations de la subjectivité. Une manière innovante, intelligente, casse-gueule aussi, d’évoquer l’art en général, le cinéma en particulier, le métier de comédien (géniale Binoche auréolée du Prix d’interprétation cannois), le mirage des apparences, les dissimulations des êtres au sein d’un couple. Kiarostami excelle dans sa dissertation, un peu moins dans sa mise en image, noyée par la lourdeur d’un concept étouffant (et souvent visuellement ennuyeux) qui ne permet que très peu d’instants de fulgurantes beautés cinématographiques.