"Si le gouvernement repousse l'âge de la retraite, nous le rétablirons en 2012 en cas de victoire. C'est injuste, je l'ai dit, et ça ne règlerait qu'une partie des déficits du système de retraite, et pas la plus grande. Nous proposons nous une réforme juste, équitable et durable. Elle repose sur es efforts partagés, une politique volontariste d'emploi des seniors, la prise en compte de la pénibilité et le maintien du niveau des retraites."Voilà ce qu'a déclaré Martine Aubry.
Une politique volontariste d'emploi des séniors. Si telle est le projet de la première secrétaire du PS, elle trancherait avec les «belles» déclarations de la droite et ses actes contraires. Je suis de ceux qui ont dû quitter leur emploi à 58 ans, sans avoir du tout sollicité mon départ. La direction du journal qui m'employait a préféré embaucher de jeunes journalistes moins bien payés et moins liés au territoire. Sans insister outre-mesure sur mes engagements qui ne répondaient pas spécialement aux orientations du groupe Hersant.
Les séniors sont utilisés à toutes les sauces. Tant que les patrons les utiliseront comme variable d'ajustement, le travail jusqu'à 61 ou 62 ans sera réservé à une infime minorité de volontaires. Quelle décision négative que de vouloir repousser l'âge de la retraite au-delà de 60 ans alors qu'actuellement, on vire les séniors à pleines brassées à partir de 55 ans. Maintenir la retraite à 60 ans, c'est pourtant donner de l'espoir aux jeunes et du temps de vivre aux séniors.
Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, l'homme aux deux logements de fonction à Paris, vient de confirmer aujourd'hui, que le gouvernement pense sérieusement à repousser l'âge de la retraite. Il n'a pas dit si les Fillon-Sarkozy avaient opté pour 62 ou 63 ans. En missi dominici, il a tout simplement adressé un message précis aux syndicats et aux salariés, du privé et du public, pour les habituer à la mauvaise nouvelle.
Ce qu'un gouvernement fait, un autre peut le défaire. Si, comme je le souhaite, la gauche gagne en 2012, elle devra rétablir l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans. Et trouver de nouvelles ressources pour financer les retraites. Ce ne sont pas les pistes qui manquent.