Pétrole-Transferts, il faut fermer les vannes

Publié le 23 mai 2010 par Foothese

L’équivalent de 5000 barils de pétrole quitte chaque jour la plateforme de BP pour se déverser dans les eaux américaines. La compagnie anglaise tente tout mais ne parvient pas à endiguer le trou béant lié à l’explosion du site. L’UEFA fait exactement la même chose, elle tente de lutter contre ce trou béant dans nos clubs que représente l’arrêt Bosman.

Barack Obama a gueulé, il va sanctionner mais cela ne change rien. Les ingénieurs de BP ne parviennent pas à trouver de solution et le combat demeure le même : combler les trous. Depuis 15 ans et l’ouverture des frontières pour les footballeurs, nos clubs français font la même chose. Et il faut être un sacré ingénieur pour essayer de boucher les trous. Jusqu’ici seul Aulas y est, un peu, parvenu mais lui aussi a craqué.

La politique du président de l’OL est la même que celle de BP : sauver ce qui peut l’être. Pour Aulas il a gardé Govou et Coupet pendant des années, pour BP il s’agit de sauver la faune du coin. Comment légiférer pour ne plus jamais revoir ce déferlement ? Déferlement de fric quand Chelsea prend Essien, quand le Real prend Diarra puis Benzema ?

La formation made in France en danger

La solution est la même que pour le pétrole : changer les règles. Interdire le forage en haute mer et interdire plus d’un transfert par an. Pour y parvenir, il faut taxer les méchants, comme d’habitude. BP va payer très cher et pendant des années. Sa réputation est salie pour quelques décennies. Les méchants dans le football ce sont les riches. Et si en plus ils sont russes…

Abramovitch a connu une interdiction de recruter pour avoir engagé le jeune Gael Kakuta. Mais le courage de l’UEFA a des limites et la sanction a été bien vite levée. Chelsea achetera de nouveau cet été. Et très cher. C’est bien là le risque, la surrenchère permanente. BP a creuser sa station plus loin, plus profond. Les grands clubs vont faire des propositions de plus en plus extraordinaires (et indécentes ?). Léo Messi aurait reçu une proposition du Real à hauteur de 120 millions, Wayne Rooney voudrait 103 millions d’euros. Le marché des transferts avait vécu un léger tassement après le transfert record de Zidane de la Juve à Madrid pour 75 millions mais aujourd’hui l’escalade reprend.  

Tous les mois, on entend que Barcelone, Manchester ou le Milan AC se battent pour obtenir la signature d’un gamin de 10 ans qui semble avoir des qualités avec un ballon. C’est exactement le même système que celui de BP : aller plus loin, plus profond. Mais pour quelles conséquences ? L’explosion de la formation qui perdra son sens si les enfants sont recrutés à 10 ans. La mise en danger du football français aussi. Reconnue depuis des années cette école française basée sur un savant mélange de technique et de puissance se perd. Notre génération actuelle en équipe de France ne présente aucun crack hormis Franck Ribéry.

Nos attaquants pour 2014 sont à chier

La génération à venir semble encore pire. Qui va mettre des buts pour notre équipe de France de demain : Benzema a des limites que sa saison madrilène a souligné, Briand et Rémy ne seront jamais Henry et Trézéguet et nous n’avons pas de jeunes créatifs au milieu de terrain. 

BP, FIFA et UEFA, même combat. Il faut reboucher les trous, réparer en attendant de repartir sur des bases plus saines. Moins d’investissements, plus de garanties, plus de qualité.

Jean-Louis Borloo