Canzone du rossignol multiplié
Le rossignol au clair de lune, on le voit,
on ne le voit plus,
le rossignol au clair de lune fond
dans la douceur de son chant.
S’il reparaît on voit les champs s’approcher de l’arbre où il chante,
s’il reparaît on voit les champs, les entend plutôt plus et plus
devenir eux-mêmes des chants, quittant le sol, devenant sols, rés, mis, sols,
gazouillant aux cols bercés de saules, d’aulnes, d’autres
arbres fleuris de rossignols. Ah ! bercés du plus doux des vents
perdant ces feuilles une à une,
des plus doux chants sur plus doux vents
les rossignols du clair de lune.
(Paul Fort)