Posté par lediazec le 22 mai 2010
Pour ceux qui douteraient encore de sa détermination à poursuivre l'aventure élyséenne au-delà de 2012, il suffit de se pencher sur son annonce du 20 mai pour comprendre qu'il n'est pas prêt - loin s'en faut ! - de lâcher le morceau sans livrer combat. L'homme est un ratier. Sinon à quoi bon chercher à inscrire dans la Constitution « l'obligation pour chaque nouveau gouvernement, à partir de 2012, de se fixer, en début de législature, un objectif de déficit public structurel sur cinq ans, et de geler “en valeur” les dotations de l'État aux collectivités territoriales » ? Fortiche. Et culotté avec ça, le pépère ! Il n'a pas peur des ronces ! Que celui qui propose le plus gros déficit lève le doigt ! On ne rit pas, c'est du sérieux.
Fidèle à la devise politique bien connue, il tresse la grosse ficelle avec l'art consommé du bonimenteur. Tout le monde sait, mais tout le monde marche dans la combine. Bon nombre se laissera peut-être, sûrement, prendre à son gros numéro d'illusionnisme, mais nous sommes tout aussi nombreux à ne pas avoir oublié ses mensonges dans cette foire au roulage de farine.
Et une plume dans le cul à tous ceux qui ont un instant pensé que Nicolas Sarkozy s'était amendé. Menteur, culotté, arrogant, imbu et ambitieux, tel il était, tel il demeure.
Aussitôt faite, cette annonce n'a pas tardé à mettre le feu aux poudres. Même si publiquement les réactions sont plus soft qu'en interne - on prend toujours des gants avec son « adversaire » -, les noms d'oiseaux ont volé au-dessus et autour du nid du National Président.
Monsieur Michel Sapin, secrétaire national du PS, n'a pas loupé le coup de louche : « C'est celui dont la politique aura creusé le plus grave déficit que la France a connu depuis 65 ans qui se veut, aujourd'hui, dans les mots, le chantre d'un retour à l'équilibre. (…) Quand le présent se dérobe sous ses pas, il se tourne vers l'avenir et créé des obligations à ses successeurs ! ».
Pas mal essayé quand même de sa part. Une façon à peine voilée d'avouer l'échec personnel tout en s'agrippant aux accoudoirs de son fauteuil pour résister au coup de vent, histoire de nous faire comprendre que si sa gestion des affaires du pays n'est pas top, il en sera de même, voire pire, avec n'importe quel autre prétendant. Il tient la poêle par le manche.
Le moment venu - il le fait déjà très bien -, il utilisera l'argent public pour nous faire un 2012 à l'américaine : strass et paillettes pour une campagne présidentielle au cours de laquelle il ne manquera aucune aberration. Tous les coups seront permis. Tous les ressorts de l'État seront mis à contribution pour mener à bien cette entreprise faillitaire, le bas de gamme en guise de morale et de pensée politique. On solde tout à l'euro la pièce ! Une campagne de bourrin mitonnée pour des bourrins. Ça ne manque pas le bourrin dans le pays. Que ceux qui rêvent de révolution et de grands soirs rangent l'espoir au fond du placard, le pays n'est pas prêt pour la grande kermesse des illusions, quelle qu'en soit la nécessité.
Dans cet environnement glauque où le citoyen est de plus en plus désemparé, oublié, où il se sent de plus en plus ostracisé, d'où viendra la lumière ?…
A quel moment la classe politique prendra-t-elle conscience qu'en écartant l'homme de la rue de son action, sous prétexte que la chose politique ne concerne que les initiés, c'est tout un pays qu'on plonge dans l'obscurité.
Ne comptons pas sur les médias pour fixer des ponts entre les uns et les autres. Les médias se donnent aux plus offrants. Ils sont la propriété de gens riches et les « journalistes » sont les employés-salariés de cette caste richissime qui s'offre quotidiens et magazines pour dicter la loi du plus fort, du plus riche, du plus cynique, du plus insolent et du plus ignoble.
L'indépendance de la presse -si quelqu'un y croit encore ! - c'est le miroir aux alouettes. Il suffit de lire ou de suivre les émissions politiques qui fleurissent comme le pissenlit au printemps pour constater la béance entre citoyen et maquignons.