Buenos Aires, 1974. Benjamin Esposito est chargé d'enquêter sur une affaire de meurtre et viol. Dans cette affaire difficile, il est confronté à l'état de corruption de la Justice de son pays, à la souffrance du veuf de la victime, et à ses propres sentiments qu'il lui faut cacher. Car à ses côtés, la belle avocate Irene vient de prendre son poste. Leur collaboration s'avère inutile quand leur hiérarchie accuse à tort des innocents, ou encore, quand une fois l'assassin emprisonné, il est libéré prématurément et l'affaire classée... Vingt ans plus tard, Benjamin n'a toujours rien digéré. Il décide d'écrire un livre sur l'Affaire, mais comment ne pas rouvrir le dossier ? Comment ne pas revoir Irene ?Dans ses yeux est un thriller "latin" très réussi. D'abord assez austère, tout nous captive peu à peu jusqu'à l'apogée de la fin qui n'a rien à envier à Millenium. Les flashs-back réguliers qui nous permettent de suivre les deux enquêtes, passée et présente, rendent agérable la progression. Une grande importance est donnée à la psychologie, avec celle du narrateur s'interrogeant sur le vide de sa vie, et celle du veuf, emprisonné dans son besoin de vengeance froide et durable, devenue sa seule raison de vivre. Et puis cette histoire d'amour larvée...
Le rôle principal d'Esposito est totalement crédible et captivant, et au long du film on le verra passer par un grand nombre d'expressions, de sentiments, et d'âges aussi. Les seconds rôles ne sont pas en reste, la juge Irene et son aplomb séducteur auront du mal à se fissurer par l'émotion, et ça n'en sera que plus remarquable. Et que dire aussi du collègue et ami d'Esposito, alcoolique invétéré, à moitié barjo mais pas si con que ça. Un quasi boulet dont Esposito ne peut se détacher et qui donne au film son petit côté comédie. Au final, un thriller qui mêle suspense, histoire d'amour, Histoire tout court aussi, politique. Du beau travail sur le fond comme la forme.
Et que c'est bon un film en VO espagnole ! Ca faisait longtemps...
L'avis de Pascale - Sur la route du cinémaL'avis de Céline Escouteloup - Publik'art