Dès le milieu des années 90, Andrew Lloyd Webber a l'ambition d'écrire une nouvelle page dans l'histoire du Phantom.
L'idée originale, c'est que le Phantom a fuit à New York, s'installant à Coney Island, le plus grand parc d'attraction de l'époque et va faire la rencontre de nouveaux personnages.
Andrew Lloyd Webber présente en 1998 la première chanson composée pour l'occasion : "The heart is slow to learn", interprété par Dame Kiri Te Kanawa lors du concert au Royal Albert Hall pour son 40e anniversaire.
Pourtant il bloque sur l'histoire et finit par abandonner, la sublime chanson sera recyclée pour "The Beautiful Game" sous le titre "Your kind of love".
Il y retourne au milieu des années 2000, mais ne réussit pas à se passionner pour les nouveaux personnages.
C'est finalement Ben Elton qui va lui suggérer de reprendre les personnages originaux.
Andrew Lloyd Webber, aidé de Ben Elton, va changer donc l'histoire du sequel et va composer une nouvelle oeuvre.
L'histoire vraie ou non du chat d'Andrew Lloyd Webber :
Lloyd Webber compose généralement sur un piano électronique qui lui permet de mémoriser les partitions.
Or un jour, son chat Otto (récemment décédé), grimpa sur le piano et accidentellement (? on sait jamais avec les chats !) effaça complètement la partition.
Andrew Lloyd Webber dut entièrement recréer la musique du nouveau "Phantom" de mémoire.
En 2010, c'est la première de "Love Never Dies", la suite du Phantom, livret d'Andrew Lloyd Webber & Ben Elton, textes de Glenn Slater.
CAST :
The Phantom : Ramin Karimloo
Christine Daaé : Sierra Boggess
Madame Giry : Sally Dexter
Raoul, Vicomte de Chagny : Joseph Millson
Meg Giry : Summer Strallen
Gustave : Charlie Manton
Fleck : Niamh Perry
Squelch : Adam Pearce
Gangle : Adam Jones
ACTE I
Prologue (Mme Giry, Fleck)
The Coney Island waltz
That's the place you ruined fool (Mme Giry, Fleck)
Heaven by the sea
Only for him/only for you (Meg, Mme Giry)
The aerie
'Til I hear you sing (The Phantom)
Giry confronts The Phantom/'Til I hear you sing-reprise (Meg, Mme Giry, The Phantom)
Christine disembarks (Raoul, Gustave)
Arrival of the trio/Are you ready to begin ? (Fleck, Gangle, Squelch, Raoul, Gustave)
What a dreadful town (Christine, Raoul, Gustave)
Look with your heart (Christine, Gustave)
Beneath a moonless sky (Christine, The Phantom)
Once upon another time (Christine, The Phantom)
Mother please I'm scared (Gustave, Christine, The Phantom)
Dear old friend (Meg, Mme Giry, Christine, Raoul, Gustave)
Beautiful (Gustave, Fleck, Gangle, Squelch, The Phantom)
The beauty underneath (The Phantom, Gustave)
The Phantom confronts Christine (The Phantom, Christine, Mme Giry)
ACTE II
Entr'acte
Why does she loves me (Raoul, Meg)
Devil take the hindmost (Raoul, The Phantom)
Heaven by the sea-reprise
Ladies...Gents/The Coney Island waltz-reprise (Fleck, Gangle, Squelch)
Bathing beauty (Meg, Fleck, Gangle, Squelch)
Mother did you watch ? (Meg, Mme Giry)
Before the performance (Christine, Raoul, Gustave, The Phantom)
Devil take the hindmost-reprise (Gustave, Raoul, The Phantom, Mme Giry)
Love never dies (Christine)
Ah, Christine ! (The Phantom, Christine, Raoul)
Gustave ! Gustave ! (Christine, The Phantom, Mme Giry, Fleck, Squelch)
Please miss Giry, I want to go back... (Meg, Christine, The Phantom, Mme Giry, Gustave)
HISTOIRE :
10 ans après les incidents survenus à Paris, le Phantom, aidé par Mme Giry et sa fille Meg, s'est réfugié à Coney Island, ou en plus d'être une attraction populaire, il compose et met en scène des spectacles pour les nombreux touristes.
Il est devenu en quelques années, l'homme le plus puissant de Coney Island.
Meg est devenue une chanteuse confirmée mais attend patiemment que le Phantom lui donne un rôle important dans l'un de ses opéras.
Malheureusement pour elle, le Phantom est toujours amoureux de Christine Daaé et de sa voix.
Incognito, il l'invite à venir donner une représentation dans son théâtre.
Il découvre alors qu'elle a un fils de 10 ans, Gustave.
Le Phantom ne met pas longtemps à comprendre qu'il est son père et va tout faire pour reprendre Christine à Raoul.
Comprenant que le Phantom ne s'intéressera jamais à elle, Meg Giry kidnappe Gustave....
ANALYSE :
Musicalement, l'une des plus belles oeuvres d'Andrew Lloyd Webber depuis "Sunset Boulevard".
Bien sûr, "Love Never Dies" souffre de la comparaison avec le "Phantom" original, mais en tant qu'oeuvre à part, on frôle le chef d'oeuvre.
On frôle seulement, car le problème réside dans l'histoire et les personnages.
Raoul n'a plus rien à voir avec le Raoul original : il est devenu alcoolique et a perdu sa fortune dans des jeux d'argent, on est donc à des années lumières du jeune homme romantique et idéaliste du "Phantom Of The Opera".
Je n'ai pas encore compris QUAND Christine Daaé s'est donnée au Phantom.
Si c'est pendant qu'elle est dans son repaire (music of the night), c'est du viol pur et simple de la part du Phantom et je ne comprend pas pourquoi Christine serait toujours amoureuse du Phantom après cela.
Si c'est après l'histoire du Phantom, que Christine a une aventure avec lui, son personnage devient une femme adultère, ayant trompé son mari avec un monstre, ce qui me semble complètement à l'opposé du personnage.
Passons sur l'erreur de chronologie monstrueuse, l'histoire est supposé se dérouler en 1907, 10 ans après le "Phantom Of The Opera" qui pourtant se passait en 1881....
L'histoire également est moins tortueuse, moins complexe que l'originale, moins émouvante également.
Lloyd Webber & Ben Elton semblent retravailler leur copie alors que le show a ouvert ses portes à l'Adelphi Theater de Londres.
Le plus important est la musique et elle est absolument magnifique, mes morceaux préférés étant "'Til I hear you sing", "Beneath a moonless sky" (grand moment d'émotion), "The beauty underneath" et ses riffs de guitares, les acrobaties vocales de "Devil takes the hindmost" et le sublime "Love never dies".
Un grand bravo aux deux stars : Ramin Karimloo (The Phantom, assez proche de la voix de Michael Crawford) et Sierra Boggess (Christine Daaé) qui possèdent deux très grandes voix.
Un retour en grande forme pour Andrew Lloyd Webber que l'on ne peut qu'applaudir pour son incroyable carrière.
© Pascal Schlaefli