A qui la Coupe ? Biarritz ou Toulouse ?
Le contrat est (déjà) rempli. Absent du dernier carré l’an passé, le rugby français a satisfait l’impératif d’envoyer un, et même deux représentants à Saint-Denis pour la première finale disputée en France depuis 2001.
Cette affiche franco-française, qui assure un premier titre depuis 2005, témoigne de la bonne santé du rugby hexagonal. Imitant le XV de France, qui a succédé à l’Irlande en remportant le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations, Biarritz et Toulouse ont éliminé respectivement le Munster et le Leinster, vainqueurs des deux derniers trophées.
La comparaison s’arrête là. Car le Stade Toulousain, qui disputera sa sixième finale, et le Biarritz Olympique, invité pour la deuxième fois à ce niveau, ont emprunté des voies très différentes pour forcer les portes du Stade de France.
Les Toulousains, encore vexés par leur année blanche en 2009 et notamment par leur élimination en quart de finale à Cardiff, se sont lancés dans une course effrénée au doublé Top 14 – Coupe d’Europe, dans laquelle ils n’ont cédé que vendredi dernier en demi-finale « domestique » contre Perpignan (21-13).
En Coupe d’Europe, le club le plus titré (1996, 2003, 2005) a particulièrement soigné sa copie en balayant (42-16) le Stade Français en quart de finale avant de dominer froidement (26-16) le Leinster en demie. Et n’a pas hésité à faire tourner son effectif contre Perpignan, laissant notamment le demi de mêlée Byron Kelleher au repos, pour mieux préparer le choc face au BO.
« Nous sommes conscients que nous n’avons pas fait une demi-finale de championnat et que Toulouse est bien supérieur à Biarritz. On a quelques éléments qui peuvent être perturbateurs, il faut qu’on travaille là-dessus. Il faut se dire qu’on n’a rien à perdre. L’objectif est atteint mais peut-être qu’on n’a pas envie de se contenter de cet objectif-là. Laissons Toulouse en favori », a malicieusement commenté le président du BO, Serge Blanco.
Biarritz, de son côté, a emprunté des chemins de traverse. Rapidement distancé en Top 14 malgré des promesses de reconquête, le club basque a tout misé, avec succès, sur la Coupe d’Europe, théâtre de ses délocalisations de gala à Saint-Sébastien (Espagne).
Après l’élimination chanceuse (29-28) des Gallois de Neath-Swansea Ospreys en quart de finale, les Basques ont livré un anthologique combat d’avants en demie contre le Munster (18-7), son bourreau de la finale 2006, avec un Dimitri Yachvili intraitable face aux poteaux et un Imanol Harinordoquy consacré en combattant martyr, blessé aux côtes et arborant un masque de fortune pour protéger son nez fracturé.
Ce match-référence, couplé à trois semaines de préparation, a de quoi inquiéter le manageur toulousain, Guy Novès. « C’est une équipe qui est un petit peu semblable à celle de Perpignan, qui présente les mêmes arguments avec une grosse mêlée, une grosse conquête, une grosse défense, un très bon jeu au pied, les ingrédients qu’ont utilisés les Perpignanais pour nous battre », a-t-il déclaré.
Seul Damien Traille manque à l’appel côté Biarrot. A Toulouse, Novès a aligné une équipe de rêve, avec Maxime Médard titulaire à l’aile aux dépens de Cédric Heymans. Les piliers Dan Human (Toulouse) et Fabien Barcella (Biarritz) prendront le relais en mêlée en cours de match, pour un féroce affrontement de 80 minutes.
Source : AFP