Endettement de la France: trouver des solutions

Publié le 22 mai 2010 par Rcoutouly

 

Notre endettement croissant est inquiétant. Comment analyser ce phénomène? Quelles solutions faut-il envisager? Comment échapper aux propositions habituelles et conventionnelles des partis politiques?

Trouver 100 milliard sur trois ans !

Comme si cela était facile, comme si on oubliait que l'endettement français avait augmenté de 1000 milliard en vingt ans, comme si on ne savait pas que la majorité de cet accroissement de la dette provient du coût croissant des intérêts de la dette.

Nous (les français et les européens) sommes dans une impasse politique et financière. Parce qu'on oublie les causes de ce phénomène : l'endettement augmente parce que nous vivons au-dessus de nos moyens. Nous avons toujours l'illusion d'être un pays riche (et nous le sommes encore comparativement à une majorité de pays) donc nous avons dépensé sans compter. Comme un ancien riche qui n'arrive pas à réduire son train de vie.

Pour maintenir cette illusion, nous avons emprunté de quoi maintenir notre niveau de vie. Nous avons oublié une chose : notre "salaire" collectif à baissé, a fortement baissé inexorablement depuis 30 ans. Notre salaire, c'est l'excédent de richesse que nous avons dégagé, c'est la balance des paiement ou/et la balance commerciale. Or, elles ont diminué pratiquement chaque année depuis une vingtaine d'année de dizaine de milliards par an. La seule facture des hydrocarbures est actuellement de 60 milliard par an, argent irrémédiablement perdu chaque année pour maintenir notre modèle de vie construit autour de l'automobile et des énergies fossiles.

Aujourd'hui, les créanciers se présentent à notre porte. Que faut-il faire?

Première option : celle choisit par la gauche. Elle prend deux formes:

1-Reprocher au sein de la famille à l'un de ses membres d'être trop dépensier. Il est de bon ton de dire qu'il suffit de réduire les inégalités et prendre davantage aux riches. Mais les riches font partis de la collectivité nationale. Or, c'est celle-ci qui s'appauvrit collectivement. Le redécoupage des parts du gâteau ne peut cacher l'essentiel : le gâteau est beaucoup plus petit qu'avant. 

2-Faire la sourde oreille. Croire et espérer que les choses vont s'arranger naturellement, que la "crise" va s'arrêter. Mais la crise dure depuis 37 ans, il ne s'agit plus d'une crise, mais d'un mouvement long et lent de dégradation continue. Cette dégradation correspond à la fin du modèle des trente glorieuses construit autour du partage de la richesse et de la production de masse de biens de consommation reposant sur des ressources nombreuses et accessibles (terres, minerai, pétrole, etc...). Cette période est fini irrémédiablement. Il faut s'en convaincre et cesser de rêver au retour impossible de cette abondance. 

Deuxième option: celle choisit par la droite. Elle prend elle aussi deux formes.

1-Prétendre que nos problèmes proviennent de rigidités "structurelles" qu'il faut casser. Autrement dit, si la famille France s'appauvrit, c'est que les cloisons de sa maison sont trop épaisses et nombreuses, donc il faut casser les cloisons. Comme si casser allait nous enrichir ! Pour reprendre la métaphore du gâteau, c'est nous faire croire que c'est la suppression du moule empêcherai le rétrécissement du cake !

2-Répondre au problème de l'endettement par la seule recherche d'économies, et donc la "vente" de tous ce qui est "inutile" (trop de services publics, d'aides variées ...). Si une famille est endettée, il est légitime qu'elle fasse des économies, mais elle doit les faire de manière raisonnée. En effet, vendre son patrimoine pour payer ses dettes, c'est s'exposer à l'appauvrissement réelle. Il faut donc faire les bons choix et les faire sur le long terme : vendre la voiture et l'appartement et se retrouver à vivre sous les ponts n'est pas la bonne solution !

Autrement dit, il faut s'attaquer aux sources réelles de notre appauvrissement : notre balance des paiement déficitaires.

Elle a réellement deux causes :

-A-le recours à des ressources naturelles non renouvelables de plus en plus rares et chères.

-B-le partage du "travail" dans le cadre économique de la mondialisation où nous sommes perdants actuellement. 

Il faut donc d'autres pratiques :

-A-construire une économie basée sur les énergies renouvelables et les matériaux recyclés

-B-une économie recentré sur le local sans pour autant perdre nos parts de marché dans le cadre de la mondialisation.

Pour cela, il faut inventer de nouveaux mécanismes, de nouvelles politiques publiques volontaristes. Le coeur (au sens de moteur nucléaire) de ce dispositif proviendra d'une fiscalité nouvelle, favorisant ces bonnes pratiques, irriguant l'économie de cette dynamique positive.

Pour en terminer avec la métaphore de la famille endettée: plutôt que de vendre une partie de son patrimoine, elle doit se poser les bonnes questions. Est-il nécessaire de garder deux coûteuses voitures, alors que l'essentiel des activités des membres de la famille peut se faire en transport en commun? Le voyage annuel aux Seychelles de toute la famille est-il indispensable? Le renouvellement du moindre objet cassé par un neuf est-il efficace? 

Il ne faut pas casser nos biens mais envisager une autre manière de les utiliser et de vivre avec.