Enfin 20°, le printemps décide à se montrer, vexé des remontrances écolos qui affirment que le climat se réchauffe ! Nuage volcanique, chute de l’euro et guerre civile en Thaïlande et en Grèce font que des touristes redécouvrent Paris. Pas besoin de prendre l’avion, il y a le train et, pour les Américains, c’est enfin moins cher que depuis deux ans.
Paris en mai, c’est tout un petit peuple qui s’ébroue.
Les oiseaux familiers, la vieille qui les nourrit, le merle qui se baigne avec ses copains les moineaux dans une flaque à vos pieds.
Le chevet de Notre-Dame est tout caché de fleurs neuves.
Les groupes scolaires déambulent sur les quais, le long de l’eau.
Quai de Bourbon, sur l’île Saint-Louis, Caïn tue tranquillement Abel tandis que le soleil donne, plein ouest. Les vieilles riches qui papotent sous les arbres à leurs pieds n’en ont cure, elles médisent du prochain.
Etienne Marcel dresse son cheval sous l’Hôtel de ville, prévôt des marchands altier qui aurait bien voulu être né.
Derrière la préfecture de police, une plaque de rue apprend qui a fondé la police judiciaire en France, un certain Célestin Hennion, qu’aucune lecture de Maigret ou de Vargas ne vous donnera jamais.
Dans une vitrine de fleurs, des gamins nus s’accouplent gentiment sous le regard des flics et des touristes. French lovers… they say.
Plus loin, sur un trottoir, un trottin vêtu de rose incite à l’amour, écrit « love » selon la mode anglophone lancée par Martine Aubry. Your care is love ! Avant on disait My tailor is rich – mais on n’a plus les mêmes valeurs.