Toujours au porche du silence (Jacqueline Saint-Jean)

Par Arbrealettres


Il marche dans le flash obsédant des figures
Au centre ce visage piétiné par mille pèlerins
dans un sommeil de fifres de poussière
Là-bas la passante au dernier pont des fuites
ses gestes minuscules de papier qui brûle
La fille aux yeux fous dans le tunnel des foules
Plus loin sur le théâtre rouge des captures
la silhouette indélébile des chasseurs
Au bord de l’ombre qui roule à pleins bords
il reconnaît à peine le profil
du passeur aux reins plus lourds
Mais toujours au porche du silence
la mendiante est assise au milieu de l’image

(Jacqueline Saint-Jean)