Lectures de la Vigile de Pentecôte
Lectures du jour
Durant sept semaines nous avons vu la flamme du cierge pascal dans le sanctuaire chaque fois que l’eucharistie était célébrée. Cette vive flamme du cierge pascal nous a rappelé que le Christ est vivant, qu’il s’est levé d’entre les morts, tout comme le soleil, chaque matin, se lève pour mettre fin aux ténèbres de la nuit. La flamme de ce grand cierge blanc nous a rappelé la fidélité de Dieu à travers l’histoire. Ce cierge symbolise les deux colonnes – de fumée pendant le jour, et de feu pendant la nuit – qui ont guidé les Israélites dans leur sortie d’Egypte, et tout au long de leur traversée du désert jusqu’à la Terre Promise. Maintenant c’est le Christ, Seigneur ressuscité, qui est pour nous colonne de fumée et colonne de feu pour nous guider tout au long de notre libération de l’esclavage du péché, dans ce monde d’épreuves et de tentations, vers le Terre Promise du Ciel.
Demain, le cierge pascal ne sera plus là. Jusqu’à Pâques de l’année prochaine, il ne sera utilisé que pour les baptêmes et les funérailles. Cela signifie-t-il que le Christ ne sera plus avec nous ? Non ! La lampe du sanctuaire auprès du tabernacle nous rappelle que Jésus n’est pas parti en vacances. La solennité de la Pentecôte, c’est le jour où la vie du Christ ressuscité est confiée à l’Eglise par le don du Saint Esprit, la troisième Personne de la Très Sainte Trinité, qui est descendu sous la forme de langues de feu sur le Apôtres, neuf jours après l’Ascension du Seigneur Jésus.
Cette nouvelle période dans la vie de l’Eglise correspond à un nouveau temps liturgique, le Temps Ordinaire. Le cierge pascal est retiré du sanctuaire, parce que nous-mêmes sommes devenus des lumières de Pâques, des vives flammes de sagesse, des colonnes de foi et d’amour pour répandre l’espérance du Christ dans le monde.
Là où il y a un chrétien, il y a de l’espoir, car Dieu lui-même est présent dans l’âme de ce chrétien. Cela signifie qu’un seul chrétien suffit pour commencer une révolution de la rédemption dans une famille, une communauté, ou même dans un tout un pays.
Sainte Nina en est un exemple éloquent. Nina était une esclave chrétienne du 4e siècle en Géorgie, au sud de la Russie. Elle était une servante modèle, très appliquée, et elle impressionnait tous ceux qui la fréquentaient par sa tempérance joyeuse, sa chasteté et sa piété. Quand on lui posait la question de sa foi, elle répondait tout simplement : "J’adore le Christ comme Dieu".
Un jour, une maman lui apporte un bébé malade, lui demandant que faire. Nina prend l’enfant dans ses bras, l’enveloppe de son manteau, et invoque le nom du Seigneur. Quand elle rend l’enfant à sa mère, il était parfaitement guéri.
La reine de Géorgie, qui souffrait d’une maladie mystérieuse et invalidante, entend parler du miracle, en envoie chercher Nina pour venir la guérir. Nina refuse. Alors, la reine, faisant un acte d’humilité et de foi, se rend auprès de la jeune vierge, et elle aussi est guérie. Elle en fait part au roi, qui, peu de temps après, est sauvé lui aussi après un accident de chasse. Le roi et la reine font alors publiquement part de leur décision de devenir chrétiens. Ils sont instruits par Nina, et ils envoient chercher un évêque et des prêtres à Constantinople et commencent la construction de la première église chrétienne en Géorgie.
Là où il y a un chrétien, il y a de l’espoir, parce que Dieu lui-même est présent. C’est là le sens de la Pentecôte.
Alors, comment pouvons-nous, nous aussi, devenir un cierge pascal pour le monde ? D’abord, nous devons garder la flamme allumée dans nos cœurs, en particulier par la prière quotidienne et une fréquentation fervente des sacrements. Mais la lumière, nous devons aussi la répandre. C’est pour cela qu’il y a la confirmation. Un auteur spirituel écrit que chaque chrétien doit apprendre à suivre son "saint mécontentement". Nous savons tous que beaucoup de choses vont de travers en ce monde. Mais nous ne sommes pas touchés par toutes les misères du monde avec la même intensité. Nous avons tous des domaines auxquels nous sommes particulièrement sensibles. Pour les uns, ce sont les sans abris ; pour d’autres ce sont les victimes de l’avortement, ou ceux qui manquent d’une solide formation chrétienne. Sans doute Dieu nous a-t-il donné une sensibilité particulière dans ce domaine pour que nous y fassions briller sa lumière.
Si, cette année, chacun de nous prenait l’engagement d’apporter la lumière du Christ dans une de ces parties ténébreuses du monde, pensez donc combien ce monde pourrait être plus lumineux dans douze mois.
Les chrétiens n’ont pas vocation à se plaindre sans arrêt. Les chrétiens sont appelés à être conquérants, comme le Christ. Nous sommes appelés à vaincre le mal et les ténèbres avec la puissance de vie de la Résurrection, avec le feu que le Saint Esprit vient allumer dans nos cœurs.
Prions aujourd’hui pour une nouvelle Pentecôte dans notre vie, notre paroisse, notre monde, et promettons de faire tout ce que nous pouvons, chacun sa part, pour que cette prière soit exaucée.