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Un peu de sens dans ma vie: l’histoire du pêcheur et de l’homme d’affaires

Publié le 21 mai 2010 par Toutallantvert

Un peu de sens dans ma vie: l’histoire du pêcheur et de l’homme d’affaires

Bateau de pêche en Mozambique – Photo CC @ Steve Evans from Bangalore, India

En ces temps de crise économique, financière, voire de crise systémique, ou tout simplement de questionnements personnels se pose surtout la question du sens? Ce que je fais a-t-il du sens?

Voilà une histoire que j’ai trouvé très inspirante et que j’ai traduite pour vous: l »histoire du pêcheur et de l’homme d’affaires ou « qu’est ce que j’y gagnerai ? Cet article a été écrit à l’origine pour EcoloInfo.


Un jour, un pêcheur se reposait tranquillement sur une plage magnifique avec sa canne à pêche plantée dans le sable et sa ligne solitaire tendue dans une eau bleue magnifique. Il se prélassait dans la chaleur de l’après-midi et attendait d’attraper un poisson.

A ce moment là, un homme d’affaires vint sur la plage, essayant de décompresser de sa journée de travail stressante. Il remarqua alors le pêcheur assis sur la plage et décida de trouver pourquoi ce dernier pêchait au lieu d’aller travailler pour lui et sa famille.

Un peu de sens dans ma vie: l’histoire du pêcheur et de l’homme d’affaires

Photo CC @Dolphin Encounters Ltd

« Vous n’allez pas attraper beaucoup de poissons de cette manière » dit l’homme d’affaires au pêcheur « vous devriez travailler au lieu de vous reposer sur la plage ».

Le pêcheur regarda l’homme d’affaires, sourit et lui répondit: « Et qu’est ce que j’y gagnerai? »

« Et bien, vous pouvez utiliser de plus grands filets et attrapez plus de poissons! » répliqua l’homme d’affaires.

« Et qu’est ce que j’y gagnerai ? » répondit le pêcheur, toujours souriant.

L’homme d’affaires répondit: « Vous feriez beaucoup d’argent et vous seriez en mesure d’acheter un bateau qui résulterait par de plus grosses prises de poissons ».

« Et qu’est ce que j’y gagnerai ? » répondit le pêcheur à nouveau.

Un peu de sens dans ma vie: l’histoire du pêcheur et de l’homme d’affaires

Photo CC @ Michael Foley, World Bank

L’homme d’affaires commença à être de plus en plus irrité par la question du pêcheur.

« Vous pouvez acheter un bateau encore plus gros, embaucher des gens qui travaillent pour vous » dit-il.

« Et qu’est ce que j’y gagnerai ? » répéta le pêcheur.

L’homme d’affaires se mit en colère « Ne comprenez-vous pas? Vous pouvez agrandir votre flotte de bateaux de pêche, parcourir le monde entier et laisser vos employés attraper du poisson pour vous! ».

Encore une fois, le pêcheur demanda, « Et qu’est ce que j’y gagnerai? »

L’homme d’affaires devint fou de rage et cria sur le pêcheur: « Ne comprenez vous pas que vous seriez si riche que vous n’auriez plus à travailler de votre vie! Vous pourriez alors passer le reste de votre vie assis sur la plage à regarder le coucher du soleil. Vous n’aurez plus à vous préoccuper du monde! ».

Le pêcheur, toujours souriant, le fixa, acquiesça et dit « Et à votre avis que suis-je en train de faire maintenant? »

Il regarda alors le coucher du soleil, avec sa ligne dans l’eau, sans se préoccuper du monde.

Un peu de sens dans ma vie: l’histoire du pêcheur et de l’homme d’affaires

Photo CC @ Benjamin Gimmel, BenHur

Traduction faite par DavidLy d’une histoire qui circule sur le net.

Quand j’ai lu cette histoire, j’ai eu envie de la partager avec vous!

Selon moi, cette histoire n’invite nullement à la paresse ou à l’oisiveté, ni à critiquer le travail, c’est une histoire qui pose d’abord la question de la finalité et du sens! Le pourquoi du comment! A quoi sert ce que je fais? Pourquoi je le fais? C’est inspirant sur plusieurs points.

1°) Pourquoi faire un long détour pour être heureux?
Cette histoire soulève des questions: mais pourquoi prendre le chemin long? Pourquoi faire un détour? Pourquoi se compliquer la vie? Pourquoi attendre d’être heureux? En effet, parfois, nous pouvons perdre de vue la finalité et nous accrochons à des idées ou des images (« il faut être riche pour avoir réussi sa vie », certains diront même de posséder des montres, des voitures de marque spécifiques). Ainsi le pêcheur n’attend pas toute une vie pour faire ce qu’il peut déjà faire! Et surtout il suit son chemin et pas celui que les autres ont tracé pour lui.

Je repense donc au témoignage d’une jeune mère qui se rendait compte qu’elle passait son temps à gagner du temps, dans l’optique de passer plus de temps avec ses enfants et son mari. A ces moments là, contradiction, elle devenait indisponible à sa famille. Vivre simplement? En tous cas, toujours avoir la finalité à l’esprit!

2°) Avoir plus, mais pourquoi faire?

L’homme d’affaires propose au pêcheur d’en avoir plus, mais pourquoi faire? Plus d’argent, plus de bien matériel? En avoir plus, est-ce une finalité ou juste un moyen? Un moyen et pour faire quoi? Par ses questions répétitives, le pêcheur permet de révéler la finalité, que nous confondons souvent avec les moyens. Alors moyens ou finalités? Parfois perdus entre ces deux notions, nous nous égarons et avançons à reculons.

3°) Qu’est ce qui m’apporte réellement du bonheur?

Le pêcheur se contente de sa plage, de son activité de pêche. Vivre simplement, c’est aussi savoir vivre dans le contentement*, de savoir se satisfaire de choses simples, petites (« Small is beautiful ») et disponibles (un sourire, un coucher de soleil, une belle plage, le plaisir d’attendre… sa famille, ses amis,… ), de s’accepter soi-même (« personne d’autres ne me dicte la manière dont je devrais être heureux»), de ne pas remettre son bonheur à des choses extérieures (la météo, le hasard, etc…).

« État d’une personne contentée, sentiment intérieur, profond et durable de celui qui a ses désirs comblés. Éprouver un grand, un profond, un entier contentement; un contentement intérieur, du cœur. »

4°) Sais-je respecter quelqu’un de différent?

Dans cette histoire, l’homme d’affaires porte un préjugé sur le mode de vie du pêcheur qu’il estime moins « efficace », moins « technologique », moins « économique » … ce qui l’agace par ailleurs. Il aimerait que le pêcheur adopte son mode de vie qui lui semble « supérieur ». Cela n’est pas sans rappeler notre Histoire où certains ont imposé leur mode de vie par la force (symbolisé récemment par le film d’animation Avatar, comme l’explique Matyas). Ainsi ont été victimes les peuples premiers de notre planète, car leur mode de vie a été considéré inférieur ou gênant alors qu’ils sont parfois bien plus « riches », plus « avancés », plus « développés » intérieurement en terme de sens, de sagesse, de spiritualité, de culture. Et si l’homme d’affaires se « contentait » que d’autres puissent vivre différemment?

Et vous, que vous inspire cette histoire?

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