A ma petite Mireille,
Si Anne Noire tient encore à rester quelques temps de plus dans une luxueuse maison de verre, monsieur Blé, bénéficiant d’un terrain favorable, exige qu’Anne Noire s’installe dans une cage remplie de niaandé. Niaandé, c’est la cousine lointaine des orties.
Il est vrai qu’Anne Noire venait de rêver la veille qu’elle était devenue vendeuse de beignets dans la même maison luxueuse.
Anne Noire a-t-elle le droit de refuser les piqûres du niaandé, même passagères ?
Ca, c’est un autre problème !
Une capricieuse grenouille, elle, elle le veut pour bien remettre Anne Noire à sa place.
C’est encore un terrain favorable.
Attention, cette grenouille, même si elle est du genre de celle de grand monsieur De La Fontaine, elle, elle écrase des bœufs.
Anne Noire sur le chemin la menant vers une certaine Mireille qu’elle doit rencontrer, mijote dans sa tête tous ces petits maux.
Mireille est une jeune femme à la tête pleine de sciences politiques. Son bureau tout exigu, avec quelques livres collectés, ne ressemble en rien à ces vastes bureaux qui font à la fois salon de beauté et salon de thé.
Du haut de ses jeunes années, 29 ans, cette frêle silhouette cherche avec beaucoup de maturité des solutions aux nombreux problèmes de travailleurs étrangers entassés dans deux foyers où elle tient un rôle de médiatrice.
Mireille qui semble si fragile, et pourtant débordante de sincérité, où trouve-t-elle cette force et cette énergie considérables ?
Rien qu’à poser cette question, Anne Noire a là de quoi supporter même des piqûres d’orties, si elle ne risquait pas une overdose.
A toi, GRANDE Mireille !
Safi