De InDesign à l’iPad : les nouvelles solutions de publication

Par Ebouquin


eBouquin participait mardi soir à la première réunion du Paris InDesign User Group (groupe d’utilisateur d’InDesign de Paris). Cette session était consacrée aux fonctions de publication plurimedias à partir d’InDesign, le logiciel professionnel de mise en page d’Adobe. Quelques informations et réflexions par rapport à ce qui a été dit et montré sur InDesign et sur l’actualité récente de l’iPad.

Tout d’abord l’iPad. Comme il est possible de le constater en lisant la presse spécialisée (abandon des projets de Microsoft et de HP – sans doute jugés pas assez compétitifs par rapport à l’appareil d’Apple –, portage de la solution de lecture d’Amazon sur l’iPad, adaptations plus ou moins réussie de journaux et de livres, portages d’applications iPhone, etc.), l’iPad est pris très au sérieux par les différents acteurs technologiques et éditoriaux. Et Adobe fait partie de ces entreprises qui ont compris le potentiel offert par la tablette. Ses équipes sont en train d’adapter certains de leurs logiciels pour qu’ils puissent publier des documents lisibles sur l’iPad (rappelons que pour différentes raisons, Apple refuse l’implémentation du plug-in Flash sur ses appareils mobiles). Comme d’autres, l’éditeur de San Jose a compris combien les possibilités de navigation offertes par la tablette allait changer notre rapport à l’outil informatique (l’un des principaux animateurs de la soirée, Branislav Milic, parlait d’une “immersion complète” pendant la navigation, ce que ne permettent ni les interfaces – clavier, souris, écran non tactile – d’un ordinateur, ni les dimensions trop réduites de l’iPhone).

D’autre part, Adobe a compris que l’avenir de la publication papier était de plus en plus compromis (même s’ils ne l’expriment pas aussi directement). Chaque nouvelle version d’InDesign apporte de nouvelles fonctions de publication vers l’écran. S’il était déjà possible de générer des PDF interactifs (donc exploitable avec plus ou moins de facilité sur un livre électronique en fonction de son écran, tactile ou non), des pages HTML, des données XML, de l’ePub depuis la CS3, InDesign CS5 permet de transformer facilement un document destiné à l’impression en document Flash ! A chaque nouvelle version, InDesign se positionne un peu plus comme un logiciel de mise en page multi-supports plutôt que comme un “simple” logiciel de mise en page “papier”.

Enfin deux produits, plus ou moins concurrents ont récemment été présentés en France : Woodwing Entreprise de Woodwing mardi soir donc et PressDisplay de NewspaperDirect lors du forum ePaperWorld à La Villette. Dans les deux cas, l’objectif est de générer un document lisible sur l’iPad avec une “expérience utilisateur enrichie”.

Woodwing Entreprise (réservé à une gestion de flux multi-supports à grosse échelle, de par son prix envisagé et la richesse de l’outil) est un système de gestion éditoriale, dans lequel InDesign n’est qu’une brique. Le système est centré sur la gestion du contenu (articles, photos, vidéos, fichier audio, etc.) qui peut être adapté et diffusé, via InDesign pour la mise en page, vers un document imprimé, un site Web, un smartphone, une tablette iPad, etc. L’exemple d’adaptation le plus connu est celui du Time Magazine.

Tandis que PressDisplay est un système de kiosque à journaux très amélioré, qui intervient (sans InDesign) à la post-publication des titres. Il permet de s’abonner à la lecture des journaux avec qui NewspaperDirect à passé un accord (1500 environ). Il est alors possible d’y accéder n’importe ou dans le monde depuis de nombreux appareils (ordinateur, smartphone, tablette, livre élecronique, etc.) avec un accès Internet, bien sur.

Pour l’iPad, une fois le journal téléchargé sur son ordinateur, une moulinette analyse le contenu et enrichie le fichier : surlignage des titres, affichage des articles dans une fenêtre déroulante optimisée, création d’une table des matières interactives, etc. De nombreuses fonctions permettent d’accéder à l’information : filtres thématiques, recherches avec mots-clés, alertes emails, etc.

Avec le succès de l’iPad (aux Etats-Unis pour l’instant), les éditeurs de presse ont la possibilité de renouveler complètement la notion de “journal” ou de magazine, aussi bien dans le contenant que dans le contenu (lire ce que nous en disions à propos de Vanity Fair). Les outils de production (logiciel, plateforme en ligne, système de gestion de contenu, etc.) et les formules vont certainement se multiplier : un “journal-application” à télécharger à chaque nouveau numéro (comme les CD-Roms culturels des années 90 mais plus facilement accessible et beaucoup plus interactif – un logiciel comme Director pourrait retrouver toute sa raison d’être), une web-application (ce que semble permettre le HTML5) une application de lecture (à ne télécharger qu’une fois) et un contenu séparé, une application indépendante pour chaque article, une application thématique qui génère “mon journal” en récupérant les articles de différents journaux (comme un agrégateur de flux RSS mais en recomposant les différents articles), etc. Les possibilités ne manquent pas et nous ne manquerons pas de vous signaler les plus intéressantes.

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