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Le lait et le chien

Publié le 21 mai 2010 par Mtislav
  
Le lait et le chienC’était en allant chercher le lait. Dès le portail franchi, il fallait franchir la cour sombre avec les deux chiens qui aboyaient. L’un d’eux était particulièrement vicieux. Il avait une technique propre consistant à poser ses pattes sur votre dos pour vous faire basculer. C’était facile avec un enfant. Il a réussi à fiche en l’air la grand-mère. C’était un chien plus lourd et plus grand que les labrits. Ou plutôt "berger des Pyrénées à poil long". C’est un chien très répandu dans le coin. Beaucoup en ont comme animal de compagnie. Un ami en avait dressé un nommé Titus. Il posait un biscuit sur sa truffe et commençait à raconter une histoire devant le chien. Une histoire de chasseur qui finit par faire feu. Lorsqu’il prononçait l’onomatopée “pan !”, Titus projetait le biscuit en l’air pour le rattraper d’un coup de mâchoire sonnant. On entendait comme l’écho de la détonation. Les labrits ont ce côté sympathique ; le nom lui même a quelque chose de réconfortant. J’ai longtemps pensé qu’il s’écrivait “labri”, pensant inconsciemment un abri. Beaucoup de labrits sont un peu tarés. Cela provient du fait que ce sont des chiens de bergers et que la vie bourgeois ou bohème ne leur convient rarement. Et pourtant, ils ont une allure tellement baba-cool avec cette frange qui leur retombe sur le nez, leur langue qui pend de manière permanente telle la voluptueuse langue rouge des Rolling Stones. On devrait se douter qu’ils peuvent se comporter comme de vrais bads boys.Une autre connaissance, infirmier de profession, en avait un qu’il avait nommé “Che”. L’animal était dûment vacciné, possédait un passeport au nom d’Ernesto Guevara dit le “Che”. Le chien suivait son maître dans ses tournées dans les campagnes du Barétous. Ce qui posait de nombreux problèmes. Pendant que son maître était occupé à dispenser des soins, le Ché filait dans les pré aux alentours rassembler le bétail. Les propriétaires des bêtes n’étaient pas forcément ravis de retrouver le troupeau regroupé sur 10 m2 dans un coin du champ. Même lors de promenades rassemblant famille et amis, le labrits vous tourne autour jusqu’à ce que chacun se regroupe. La morsure du mollet par derrière est une de ses armes favorites. C’est un chien très joueur vous expliquera son maître.Il y a très longtemps que je ne vais plus rechercher le lait à la ferme. Mais j’y ai pensé l’autre jour en passant devant une des dernières fermes complètement engloutie par l’agglomération paloise. On a traversé la cour un peu par hasard, venant du côté de la prairie. Pas de chien. Franchissant la portail d’entrée, un panneau indiquait les horaires de vente du lait aux particuliers. Il y a sûrement autant de cochonneries dans ce lait que quand j’étais enfant. Mais c’était le chien qui me faisait peur.(Texte proposé en réponse à un tag de Gaël, "Avez-vous des chiens ou chats ? Si oui combien et éventuellement quelle est leur race ?" ; à mon tour je transmets l’idée à Captainhaka, "Soyons suave " (un blog qui a du chien), Audine (dans le même cas) et Disparitus (qui sait mordre). image : source   

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