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Rappaz : les pieds dans le tapis

Publié le 21 mai 2010 par Kalvin Whiteoak

Rappaz : les pieds dans le tapisElle aime les phrases-choc, la conseillère d’Etat Esther Waeber-Kalbermatten : en renvoyant Rappaz au trou, elle estime que « le condamné exécutant un jeûne de protestation ne doit pas bénéficier d’un régime de faveur ».

On ne savait pas que la grève de la faim était assimilable à un régime. Sans doute dans le brillant canton du Valais est-ce, là encore, un concept différent.

Car en autorisant une sortie provisoire à Rappaz pour se remettre sur pied, la ministre cantonale (qui a déjà beaucoup à faire pour nettoyer ses prisons, malgré le fait qu’elle les imaginait naïvement propres et nobles …) s’est pris le pied dans le tapis.

Rappaz avait clairement dit qu’il préférait la mort à une incarcération. et qu’il refuserait toute intervention médicale s’il devait par son action entrer dans un état de coma. Et ceci bien avant le fameux congé octroyé …

Mais que va donc faire Esther, maintenant. D’accord, elle a rassuré le montagnard de base au front bas : le vilain poilu est retourné au trou.

Supposons cependant que Rappaz, têtu et volontaire, remette la compresse d’une grève de la faim. La ministre va-t-elle donner l’ordre aux geôliers subtils de Crêtelongue de le laisser crever comme un chien écrasé ? c’est ce qu’elle semble sous-entendre dans son discours actuel, mais qui changera avec le temps, on peut en être sûr.

Car ce n’est pas elle qui sera amenée à soigner le condamné au cas où il reprendrait son action et que son état de santé le nécessite. Et les médecins qui se trouveront le moment venu en charge de sa sécurité et de son intégrité (pas ceux de la prison, il n’y en a pas en permanence) ne se laisseront pas dicter, même en Valais, leur comportement éthique par une politique.

Résultat des courses, Rappaz retournera à l’hôpital tôt ou tard, et risque bien aussi de devoir être à nouveau mis en congé provisoire. Car envers et contre tout, le canton est responsable de l’intégrité physique d’un condamné et de sa sécurité au sens large.

Même une politique valaisanne ne peut se permettre sciemment une mise à mort dans ces conditions, que l’on se trouve au pays des chasseurs ou pas et que l’on soit avant ou après l’apéro. La suite au prochain épisode.

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