En photographie, les paramètres d’exposition que l’on utilise le plus souvent sont l’ouverture du diaphragme et la vitesse d’exposition, car ils ont un effet direct sur l’esthétique de la photo: le premier paramètre joue sur la profondeur de champ alors que le deuxième joue sur la capacité à figer ou rendre flou un mouvement.
Mais lorsqu’il n’est pas possible de jouer sur ces paramètres pour obtenir le rendu que l’on souhaite, par exemple, obtenir une grande profondeur de champ en figeant un sujet mobile rapide dans un endroit pas très bien éclairé, il faut donner un coup de pouce à l’appareil.
Ce coup de pouce, c’est la sensibilité du capteur de l’appareil ou du film.
1. Comment ça marche?
Cette sensibilité se mesure en ISO. La sensibilité de base en numérique, selon les marques de boîtier, est de 100 ISO ou 200 ISO. A chaque fois que cette valeur double, la quantité de lumière que le capteur reçoit double. Par exemple, l’appareil est deux fois plus sensible à 800 ISO qu’à 400 ISO, et quatre fois plus qu’à 200 ISO. Le gain est donc d’un diaphragme (1EV ou 1IL selon le vocabulaire) à chaque fois que vous doublez cette valeur de sensibilité. Cela signifie, en terme d’exposition, que doubler la sensibilité vous permet de vous dispenser d’ouvrir le diaphragme d’une valeur, et de même en terme de vitesses. Selon les modèles et les marques, il est possible de faire un réglage plus fin de cette sensibilité en choisissant des valeurs intermédiaires par demi ou tiers de diaphragmes. Sur mon Canon EOS 7D, il est, par exemple, possible d’utiliser les sensibilités 100 et 200 ISO, mais aussi 125 et 160 ISO. Je vous laisse consulter le manuel de votre appareil pour connaître ses possibilités
2. Inconvénient: le bruit
En montant la sensibilité, on augmente la capacité du capteur à recueillir de l’information. Or, dans le signal que perçoit le capteur, on inclut le bruit d’origine électronique(alimentation du capteur, température, interférences du circuit, etc…). Plus la sensibilité est élevée, plus ce bruit devient important devant le signal utile, c’est à dire la photo.
En photographie numérique, le bruit se traduit par des petits grains colorés dans les zones sombres de l’image: là où une zone devrait être lisse, on observe une granulation assez disgracieuse. C’est là l’inconvénient de la montée en ISO: plus la sensibilité est élevée, plus la qualité de l’image est dégradée.
La même photo, mais à différentes sensibilités: 400 ISO, 3200 ISO, et 12800 ISO. Plus la sensibilité est élevée, plus l’image est bruitée
Est-ce que cela veut dire qu’il ne faut pas du tout monter en sensibilité? Non, car parfois, le contenu de la photo prime sur la qualité: il serait dommage de rater des moments inoubliables sous prétexte que du bruit est présent sur la photo…
3. Quel réglage de sensibilité faut-il adopter?
Il n’y a pas vraiment de réponse à cette question. Chaque situation est différente et c’est à vous de déterminer quelle est la sensibilité adéquate. Le seul conseil qu’on peut retenir est qu’il faut partir de la sensibilité la plus basse et de monter en ISO en fonction de ses besoins si on ne veut pas toucher aux réglages de diaphragme/vitesse. Avec l’expérience, vous saurez quelle sensibilité choisir en fonction de la situation…