Aïe Aïe iTunes!

L’industrie musicale traverse une crise économique sans précédent, depuis l’avènement des plateformes d’échange de musique entre particuliers en ligne, le «peer to peer», ou encore celles de téléchargement illégal de contenus musicaux. Si un grand nombre de plateformes légales de téléchargement ont investit le filon, peu d’entre elles ont obtenu des résultats probants.

Dans ce climat morose, il en est pourtant une qui sort son épingle du jeu, la plateforme de téléchargement légal de musique «i Tunes Store» d’Apple.

En effet, la plateforme dédiée aux produits Apple affiche depuis son lancement en 2003, des recettes en constante progression par rapport à ses concurrents en Europe, et surtout aux Etats unis où elle fait figure de leader, sur le marché numérique de la musique.

Les chiffres sont éloquents, depuis son arrivée, iTunes n’a cessé de gagner des parts de marché face aux autres plateformes. Par exemple en 2005, iTunes Store détenait plus de 70% des parts de marché aux Etats-Unis, 40% en France et 60% au Japon. Au premier semestre 2009, la plateforme a confirmé sa position en contrôlant 69,1% des ventes en Amérique, loin devant ses concurrents tels que Amazon MP3 (7.6%), Rhapsody (3,7%), Zune Marketplace (2,6%).

Pour mémoire, Apple a annoncé le 5 Mars dernier, l’achat de la dix-millardième chanson sur sa plateforme et pour l’occasion, un jeu concours était organisé.

Pour résumé, Apple est devenu le premier vendeur de musique numérisée aux Etats-Unis et un disque sur quatre est vendu en ligne par iTunes. D’ailleurs selon l’institut NPD Group, Apple vend un quart de la musique aux Etats-Unis tous types de support confondus.

Quels sont les secrets d’un tel succès ?, Analyse de la stratégie d’Apple.

Quelques pistes sont à considérer pour tenter de comprendre ce que iTunes a de plus que ses concurrents:

• La stratégie de déploiement massif d’Apple

Depuis le lancement américain de l’iTunes Store en 2003, Apple a successivement implanté sa plateforme dans de nombreux pays du monde notamment : la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la Finlande, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-bas, le Portugal et le Canada en 2004, le Danemark, la Norvège, la Suède, la Suisse, le Japon, l’Australie en 2005, et enfin la Nouvelle-Zélande en 2006.

• L’énorme succès de l’iPod d’Apple vendu a plus de 100 millions en 2007.

• Une offre catalogue plus attractive avec l’ajout de catalogues de majors tels que EMI disponibles sans la protection logicielle GDN (gestion des droits numériques)

L’un des majors de l’industrie du disque, le groupe EMI a annoncé le 2 avril 2007, que tout son catalogue sur iTunes store sera disponible sans gestion des droits numériques.

Apple a lancé en novembre 2006, iTunes Latino, une plate-forme iTunes à destination des utilisateurs américains amateurs de musiques latines et d’artistes hispano-américains.

• La pratique de prix plus concurrentiels

Depuis le 17 Octobre 2007, les morceaux iTunes Plus sont au même prix que les morceaux avec GDN, soit 0,99 € le morceau et 9,99 € l’album. Selon Apple, 2 millions de titres seraient déjà au format iTunes Plus sur les 5 millions de titres disponibles de l’iTunes Store.

• Le développement continu de sa technologie iTunes ou iPod

Une section nommée «App Store» a été ajoutée à l’iTunes Store le 11 Juillet 2008, et elle permet de télécharger des applications tierces sur l’iPhone et l’iPod Touch.

Les utilisateurs d’iTunes peuvent désormais publier leur propre liste d’écoute sur la plate-forme en utilisant la fonctionnalité iMix. Depuis le lancement du kit Nike + iPod avec l’équipementier sportif Nike, les utilisateurs peuvent également télécharger des listes d’écoute optimisées pour l’exercice.

Apple ne s’arrête pas en si bon chemin et se diversifie en proposant sur sa plateforme, d’autres types de contenus tels que :

Vidéos musicales, livres audio, jeux vidéos conçus pour la cinquième génération d’iPods, les séries télévisés, les courts métrages, les films de cinéma des géants de la production comme Disney, Paramount et Lionsgate.

Si Apple « fait mal » à ses concurrents sur le front des contenus audios, il est en passe de réitérer sur le front des contenus vidéos.

On n’a donc pas fini d’entendre parler d’iTunes, ni d’entendre ses concurrents s’écrier «Aïe Aïe i Tunes !»

Sources :

-Magazine numérama; -Voir le document 

-Journal l’expansion; -Voir le document

- Site wikipédia; -Voir le document