A la conquête des femmes, David Frappart

Par Sophielit

Derrière ce titre prétentieux se cache le récit d’un homme qui met son cœur à nu. Pour David, les femmes c’est surtout une femme, Clara, son épouse, la mère de ses deux filles. Celle qui l’a guérie de son impuissance face aux autres femmes. Alors, le jour où Clara le quitte, David perd pied.

Cette histoire serait somme toute plutôt banale s’il n’y avait la profession de David Frappart : l’homme est directeur marketing d’un des leaders de l’hygiène féminine. Son quotidien n’est que tampons, serviettes, problèmes de règles et d’incontinence, sexes de femmes. Comment, dans un tel environnement, ne pas penser à la seule femme qui occupe ses pensées ? Comment, malgré l’aide de son psy, ne pas évacuer Clara, ne pas vaincre son appréhension de la gent féminine ? L’auteur raconte son expérience, « à la lumière de Sigmund Freud et de Marc Dorcel ».

Il nous livre du coup deux véritables histoires, indissociables : celle d’un professionnel du marketing qui scrute les besoins intimes des femmes ainsi que les évolutions de leurs comportements, et celle d’un homme quitté qui part à la conquête des femmes. Le tout avec humour et finesse, même si parfois, l’absence de pudeur peut gêner - ce qui, par exemple, m’a empêché de m’émouvoir sur le cas de l’auteur.

Ce livre regorge de termes marketing (expliqués en fin d’ouvrage), ce qui pourra en décourager quelques-uns. Mais si vous dépassez cela, vous ne le regretterez pas : il y a dans les pages d’« A la conquête des femmes » quantité d’éléments sur les femmes et leurs petits secrets (pour vous messieurs), et, au travers du témoignage de l’auteur, quantité d’autres sur les tourments auxquels peut parfois, malgré une impassible façade, être en proie un homme (pour vous mesdames). Pour ma part, j’ai appris un tas de choses, par exemple ce que peut révèle la protection que nous portons une fois par mois, ou la façon dont nous choisissons de vivre cette période.

Bref, un livre drôle et instructif (sorti hier aux Editions Max Milo).