… et c’est bien un peu du Vauban, mais pas seulement. Le fort de Socoa fait partie des ces coins où j’ai du mal à ne pas retourner dès que je mets le peton au Pays Basque, ce qui fut le cas au week-end dernier. Le fort en lui-même n’a rien de bouleversant, d’autant plus qu’il se délite et tombe en ruine vitesse grand V, mais il permet d’avoir une très belle vue sur la baie de Saint-Jean-de-Luz et sur les vagues qui s’écrasent en grands splaouch de colère sur les brise-lames qui protègent la baie. Revenons au fort, on causera vagues ultérieurement (je suis à la bourre côté boulot, please, soyez patients).
Le fort originel n’est pas l’œuvre du grand architecte de Louis XIV pour la bonne raison qu’il a été construit bien avant que Vauban soit né. En fait, l’idée de sa construction a germé dans l’esprit d’Henri IV, qui voulait protéger la frontière avec l’Espagne, celle-ci ayant à l’époque des velléités expansionnistes peu compatibles avec l’intégrité du territoire français. Il faut d’ailleurs attendre la fin de la guerre de Trente ans, au XVIIe siècle, pour que la frontière entre les deux pays soit enfin établie de manière un peu sérieuse, à un mini terrain vague près au beau milieu de la Bidassoa : l’île des Faisans, que la France et l’Espagne dirigent à tour de rôle, mais tout le monde s’en tape puisqu’il n’y a aucun habitant sur le résidu herbeux.
Revenons au fort … C’est donc Henri IV qui a l’idée, mais c’est Louis XIII qui s’y colle. La construction de la petite forteresse n’empêche pas l’Espagne de s’en saisir et de poursuivre les travaux. Puis la bâtisse repasse du côté français, où Vauban, enfin, achève l’œuvre à la fin du XVIIe siècle. L’aspect actuel du bâtiment est, à peu de choses près, ce qu’il était au début du XVIIIe siècle, période à laquelle d’ultimes modifications furent apportées.