Oui, ces hommes jouent... de la techno !
Aujourd’hui, Track s’aventure dans un champ casse-gueule et assez souvent cantonné aux clichés, celui de l’electro-techno.
Aaaaah, je vous entends déjà, mais mon Dieu, il est devenu fou, il s’est mis au tuning… Je vous arrête.
Votre serviteur n’est pas de ceux-là.
Il faut s’avoir qu’avant de venir exploser les tympans de nos amis tunners et casser les couilles des riverains, la techno fut un genre musical undergound, dans lequel furent pratiqués de nombreuses expérimentations sonores. Loin des boom-boom que l’on connait, la techno a puisé ses sources dans… le jazz.
Eeeeeeh oui !
Aller, petite leçon d’histoire.
La techno originelle est née à Détroit (oui, berceau d’Iggy Pop aussi…) dans les années 80, sous l’impulsion de trois personnes : Juan Atkins, Derrick May et Kevin Saunderson. Contrairement à la house, née à Chicago, la techno propose des univers plus sombres, plus répétitifs et surtout la fameuse grosse caisse… Les membres de la techno de Detroit, empruntent aussi leurs accords au funk et au jazz (notamment au P-Funk de George Clinton).
Le morceau que je vous propose (sous deux formes : live et studio), provient d’un collectif fondé en 1989 dans la ville berceau du genre et nommé Undergound Resistance.
UR (You are) pour les intimes, est quasi exclusivement composé de noirs américains, et n’a cessé de s’impliquer socialement, pour dénoncer les conditions dans lesquelles cette population est traitée (Détroit est une ville assez… dure).
C’est une structure autonome, qui possède ses propres studios, n’a que peu de contact avec les médias, etc…
Au niveau de leurs influences, on retrouve donc pêle-mêle de la soul, du funk, et des influences electroniques du style Kraftwerk (pour ceux qui connaissent…)
Alors qu’est ce que cela donne ?
Et bien des notes valant mieux qu’un long discours, je vous laisse en compagnie d’Underground Resistance et du très bon High Tech Jazz.
Je vous recommande quand même de commencer par le morceau studio pour tester, et après de vous jeter à oreilles (et corps) perdues dans le live.
A noter que ce dernier propose (même si il met un peu de temps à démarrer) une performance saxo (duo humain/machine) assez renversante…
Voilà, voilà, et maintenant que je ne vienne plus entendre : « La techno c’est de la musique de beauf »