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Gothique,
Romain,
Chaque année c'est la même chose : l'été arrive, les perspectives s'éclairent, on commence à croire en la possibilité d'un début d'enthousiasme, et hop, 18 mai, anniversaire du suicide de Ian Curtis. Le chanteur de Joy Division avait vingt-trois ans et combien de regrets ? Depuis on a eu trente ans pour grandir et passer à autre chose, au soleil et aux robes courtes. Ne pas revenir entre ces murs dessinés par le tambour, érigés par la basse, barbelés par la guitare. A ce chant passé qui dit paisiblement, sans gémir ni se plaindre, qu'il ne trouvera pas mieux ici. La même conviction induite par les dernières toiles de Rothko, les vers de Trakl, les clichés d'Arbus, tout ce qui me tue. Heureusement mon boulot m'a permis d'envoyer Jérémi Nureni Banafunzi à Manchester à ma place, son pèlerinage est quelque part en (bout de) ligne. Aucune raison donc de vous casser le moral, juste un instant à offrir à nos chers disparus, une stèle, un tombeau, le temps de fermer les yeux et d'entendre les voix,