Etat chronique de poésie 895

Publié le 21 mai 2010 par Xavierlaine081

895

Mes yeux cherchaient en vain et finirent par trouver

Un regard rieur

Une bouche adorable

Des tables accueillantes

Des livres par milliers

*

Mes yeux cherchaient partout

Ne se posaient pas au bon endroit

N’étaient pas au rendez-vous

De cette folie amoureuse

Tendre beauté qui danse entre les rayonnages

Main qui s’aventure à saisir un voyage

Doigts qui se font ailes dans l’élan de la rencontre

*

A deux pas de La Fayette

Juché au pont de son navire

Commençait l’aventure silencieuse

Capitaine Achab d’un navire livresque

N’étaient qu’à contenir l’ivresse des profondeurs marines

Plongée en apnée dans le bassin des pages

Hauts fonds de l’imagination

Récifs de la parole

*

La flotte était là

Prête à appareiller

Il suffisait de tendre le bras

Saisir tout ce que l’homme sait écrire

Dès lors qu’il se livre

Au combat haletant contre les éléments

Porté par la houle souveraine de ses émotions latentes

Marins en perditions

Filles haletantes aux bistrots du port

Tout ce que l’homme porte

D’heurs et de malheurs

D’avidité et de courage

Tout se décline en milliers de pages

Absentes des lieux touristiques

(Il ne faut pas affoler le voyeur)

(Il ne faut pas que la vacance cultive l’esprit)

*

Doux sourire échangé

Au quai des livres en partance

Femme à matelot

Tendre donzelle

Tu reste à quai

Nous hissons les voiles du rêve

Un grand vent nous pousse vers la haute mer des songes

La rade s’efface dans la brume

Qui sait le dessein de nos pas

Qui sait celui nos désirs

Qui sait si la vague

*

Un fragment de bonheur

A l’ouverture du livre

Assis sur un banc

Non loin d’un estuaire

S’y déposent en escale

Les cigognes

.

Saint Pierre d’Oléron, 9 avril 2010

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