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Mes yeux cherchaient en vain et finirent par trouver
Un regard rieur
Une bouche adorable
Des tables accueillantes
Des livres par milliers
*
Mes yeux cherchaient partout
Ne se posaient pas au bon endroit
N’étaient pas au rendez-vous
De cette folie amoureuse
Tendre beauté qui danse entre les rayonnages
Main qui s’aventure à saisir un voyage
Doigts qui se font ailes dans l’élan de la rencontre
*
A deux pas de La Fayette
Juché au pont de son navire
Commençait l’aventure silencieuse
Capitaine Achab d’un navire livresque
N’étaient qu’à contenir l’ivresse des profondeurs marines
Plongée en apnée dans le bassin des pages
Hauts fonds de l’imagination
Récifs de la parole
*
La flotte était là
Prête à appareiller
Il suffisait de tendre le bras
Saisir tout ce que l’homme sait écrire
Dès lors qu’il se livre
Au combat haletant contre les éléments
Porté par la houle souveraine de ses émotions latentes
Marins en perditions
Filles haletantes aux bistrots du port
Tout ce que l’homme porte
D’heurs et de malheurs
D’avidité et de courage
Tout se décline en milliers de pages
Absentes des lieux touristiques
(Il ne faut pas affoler le voyeur)
(Il ne faut pas que la vacance cultive l’esprit)
*
Doux sourire échangé
Au quai des livres en partance
Femme à matelot
Tendre donzelle
Tu reste à quai
Nous hissons les voiles du rêve
Un grand vent nous pousse vers la haute mer des songes
La rade s’efface dans la brume
Qui sait le dessein de nos pas
Qui sait celui nos désirs
Qui sait si la vague
*
Un fragment de bonheur
A l’ouverture du livre
Assis sur un banc
Non loin d’un estuaire
S’y déposent en escale
Les cigognes
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Saint Pierre d’Oléron, 9 avril 2010
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