Ensuite, il y a eu des modifications puisque j'ai été plus présent sur Flickr il y a trois ans et demi (18 000 photos à peu près) et dans Twitter (4 400 et des pépettes de tweets) depuis un an. Mon expérience de Twitter me montre bien des choses. On peut ne pas avoir besoin d'écrire un billet dans son blogue. On peut aussi recycler plusieurs tweets dans un billet. On peut également les développer. Ce sont deux formes d'écriture différentes et complémentaires ou contradictoires. On ne dialogue pas alors forcément avec les mêmes personnes que dans un autre réseau et c'est justement ce qui est intéressant. Un lien que j'aurais donné dans mon blogue aurait fait un billet il y a cinq ans ou alors un article de forum Usenet il y a dix ans, je ne le fais plus parce que je fais confiance aux réseaux et aux systèmes de liens : cela se diffusera forcément. Une fois suffit si l'on est bien relié et il ne faut pas abuser de ses lecteurs, à mon honnête avis.
D'ailleurs qui sont les lecteurs du Champignacien ? Eh bien ! je n'en sais fichtre rien. Certains restent pour commenter, d'autres disparaissent après un tour (les trolleurs ou les publicitaires ne durent jamais longtemps chez moi, je ne les entretiens pas). Les plus réguliers ne me ménagent qu'à moitié lorsque j'ai dit une sottise, les autres se terrent sans doute de peur de s'attraper une volée de bois vert de ma part ou d'un de mes commentateurs. C'est un peu ce qui m'étonne : j'ai un lectorat important et très peu de commentariat par billet. Dans d'autres blogues, c'est la proportion exactement inverse, même et surtout si le sujet de billet est inepte ou navigue sur une actualité pipole. J'ai comme l'impression que certains de mes lecteurs doivent se dire : qu'est-ce que je peux raconter d'intelligent ici afin de conserver ma bonne réputation Internet dans ce blogue de gens hyper-cultivés et sans avoir l'air trop idiot ?Mais justement, je parle le plus souvent de sujets très très populaires, et je le prouve.
Je remercie Alice M. qui m'a suggéré cette illustration de manière indirecte, parce qu'elle va bien avec le fond de mon propos. J'ai déjà dit ici ou ailleurs mon admiration pour The Five. Le Club des Cinq en français. L'île au trésor, c'est ce que l'on voudrait tous trouver, mais elle est d'abord dans nos lectures, nos souvenirs, nos vacances ou périodes de vide. Qu'est-ce qu'un blogue sinon un morceau de temps chu hors de la réalité du travail ordinaire ? Il se trouve dans un état de vacance parce que l'auteur écrit durant son temps libre ou lorsqu'il n'est pas trop oppressé par un travail urgent. Il est libre parce que l'auteur qui a commencé un texte peut le finir comme il l'entend ou bien le poursuivre avec ses lecteurs et ses traducteurs. Un blogue, c'est une aventure, c'est une île et un trésor. Certes, on peut croire que l'on reste solitaire dans une île, mais pas si longtemps. Un blogue, comme une île, cela devient vite une aventure collective si on le veut. Et je voudrais remercier d'abord les gens qui m'ont répondu en me donnant des renseignements que je n'aurais jamais trouvés si je n'avais pas ouvert ce lieu. Pierre Enckell par exemple, je ne l'aurais jamais contacté directement et il n'aurait sans doute jamais su que je pouvais avoir quelques réflexions. C'est du hasard pur. Et c'est bien l'île au trésor.
Tout lecteur ou commentateur un peu sensé est cette île au trésor, parce que je me suis enrichi de choses que je n'attendais pas. Je suis sans doute aussi l'île au trésor d'autres personnes, mais je ne peux parler en leur nom.