En France, après les menaces des intégristes catholiques d’extrême droite, le kiss-in contre l’homophobie dans le cadre de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie, qui devait avoir lieu à Lyon, samedi 15 mai 2010, place Saint-Jean devant la cathédrale Saint-Jean avait été interdit par la Préfecture du Rhône.
L’association Lesbian & Gay Pride de Lyon avait dénoncé cette interdiction et déclaré "le manque de fermeté et de courage du Préfet face aux propos haineux et à la violence homophobe qui se sont déchaînés sur la toile depuis plusieurs jours contre ce rassemblement".
Ne voulant pas se laisser intimider par les intégristes catholiques, l’association avait déposé une nouvelle demande de manifestation pour le mardi 18 juin â 19h30, toujours place Saint-Jean.
Ce kiss-in contre l'homophobie a bien eu lieu sur la place Saint-Jean, lieu public et républicain.
Encore une fois les opposants catholiques intégristes haineux se sont violemment opposés à la manifestation pacifique des gays et lesbiennes voulant attirer l’attention sur le rejet de l’amour homosexuel, entraînant la violence, de la part de l’Église catholique romaine, institution qui n’a toujours pas pris officiellement position contre ces agressions homophobes.
Environ 400 personnes se sont rassemblées devant la cathédrale Saint-Jean.
Ils ont trouvé face à eux des militants intégristes catholiques proches des Jeunesses Identitaires, du Front National et du Mouvement Pour la France qui ont scandé des propos haineux à l’encontre des lesbiennes, gays, bi et transgenres en faisant des saluts nazis.
Séparés par un cordon de plusieurs dizaines de gendarmes mobiles et de CRS, les deux groupes se sont répondus à coups de slogans, de huées et de banderoles dans un face-à-face de plus de deux heures.
Du côté des gays et des lesbiennes, rassemblés derrière une banderole indiquant "L'homophobie tue. Libres d'aimer partout", on entendait "Assez de cette société qui ne respecte pas les gouines, les trans. et les pédés" ou "Vade Retro les fachos!".
En face d'eux, devant la cathédrale, pour selon leurs dires la "protéger", les intégristes catholiques scandaient "Nous sommes des enfants d'hétéros, 1re, 2e, 3e génération" ou encore "Saint-Jean est à nous".
D'autres récitaient à genou le "Je vous salue Marie". Un drapeau du Vatican flottait au vent.
Derrière une banderole dénonçant "la Cathophobie" s'agitait une dizaine de jeunes gens, cheveux ras et écharpes sur le nez, qui attendaient visiblement le moment d’attaquer les homosexuel(le)s.
Au bout d'une heure, une dizaine de couples se sont embrassés pendant quelques minutes, sous les applaudissements des LGBT et les quolibets de leurs opposants.
Vers 22 heures, les manifestants ont été dispersés par les forces de l'ordre à coup de gaz lacrymogènes et de flash-ball, sans aucune sommation.
D’abord, les gays et lesbiennes qui sont partis dans le calme, et ensuite les extrémistes catholiques très agressifs que la Police a du affronter.
Les organisateurs n’ont même pas été prévenu de cette intervention policière, alors que la manifestation était déclarée, avait reçu toutes les autorisations nécessaires de la Préfecture et se déroulait sans violence.
David Souvestre, président de la Lesbian & Gay Pride de Lyon qui qualifie de "gestion calamiteuse" l'attitude des forces de l'ordre, a déclaré à la presse "C'est une victoire contre l'obscurantisme et l'intolérance. Mais la présence d'intégristes ici, c'était prévisible".
En effet depuis quelques temps, les catholiques néo-nazis s’organisent par le biais de leurs sites Internet pour venir user de violence contre toutes les initiatives LGBT.
La Préfecture du Rhône a encore montré lors de cette agression intégriste, son manque de courage renvoyant les deux camps dos à dos, alors que ce kiss-in contre l‘homophobie était une manifestation pacifique et autorisée.
David Souvestre a dit " Sous les insultes des intégristes catholiques, ce sont les manifestants pour la défense des droits humains qui ont été chassés sans sommation par des tirs de gaz, de flash-ball et une charge policière".
Il poursuit en déclarant qu’il "exige" qu'à l’avenir "la Préfecture du Rhône s'engage clairement à assurer le respect de la loi et le droit des militants pour l'Égalité à manifester pacifiquement sur l'espace public".
Seigneur, pourquoi cette violence?