Sac plastique sur la tête, sous la bombe, je barre en rouge et je renferme tout ce qui n'est pas ce grand rectangle blanc qui se met à saigner, je crois que j'atteins le niveau du moins que zéro, là, et tu sais quoi disons que je m'en tape. Sérieux. Ne parlons pas de convenance, ne parlons pas de justice, ni de légitimité d'ailleurs ; je ne connais pas les normes, je ne ferais que me vautrer dans ma propre suffisance. Pour l'ouvrir il faudrait vraiment que je ne comprenne rien. Si je suis en colère ? Ouais. Une déferlante de rage acide non délimitée, une armée orpheline, n'importe qui peut le voir. N'importe qui peut devenir cible. S'il faut s'en inquiéter ? Grands dieux, non, je sais trop bien rester en place, je ne casserai même pas la gueule à un pigeon, et pourtant ces gros laids le méritent. Je programme une réalité parallèle, tronquée. Le mec ronchon qui postillonne à tout va qu'il veut connaître ses droits, c'est un peu moi. Inside. Le minus brouillé lové dans sa combinaison orange, dents creuses et langue cousue, aussi. Outside. Rebelle à deux sous dans une peau de gamine rigide, cutter en main médaille de baptême dans l'autre, tout ça, j'évince. Je ramasse une autre peau et l'enfile, pour le reste, appuyer sur pause. Ne présumer de rien. Gommer les sentiments désobligeants, parce que tirer sur la corde, ce serait dégueulasse, il n'y a rien à obtenir à écarteler quelqu'un. Je suis arrivée bonne dernière, sans grand espoir, alors bénis soient le fond du calice et les miettes de pain, tu vois ? C'est ça la grande et belle astuce gratuite mec ; être heureux avec ce qu'on a.