Reçu à l’adresse à laquelle vous nous donnez des vidéos à partager :
ce mail de Pauline qui nous dit :
« Chaque fois que j’entends « Les Yeux de ma Mère », les miens se mouillent. On sent tant d’amour, tat de tendresse dans cette voix brisée, si forte et si mélancolique… »
Quel personnage, cet Arno ! Comédien, chanteur, compositeur auteur… Il est doué ! Et sur scène, sa façon de vous attraper et de vous faire partager ses sentiments est tout à la fois diabolique et irrésistible…
« Les Yeux de ma Mère » n’est pas une chanson toute récente et le clip que nous envoie Pauline date d’un peu moins de dix ans. Tout y est réuni pour faire monter l’émotion… la voix, la diction, le texte. Oh ! ils ne sont guère compliqués ces vers mais ils ont le mérite de dire tout ce qui relie un enfant (même lorsque l’adolescence est largement consummée !) et une mère en ces quelques phrases:
Ma mère elle a quelque chose
Quelque chose dangereuse
Quelque chose d’une allumeuse
Quelque chose d’une emmerdeuse
Elle a des yeux qui tuent
Mais j’aime ses mains sur mon corps
J’aime l’odeur au-dessous de ses bras
Oui je suis comme ça
Dans les yeux de ma mère
Il y a toujours une lumière
L’amour je trouve ça toujours
Ma mère elle m’écoute toujours
Quand je suis dans la merde
Elle sait quand je suis con et faible
Et quand je suis bourré comme une baleine
C’est elle qui sait que mes pieds puent
C’est elle qui sait comment j’suis nu
Mais quand je suis malade
Elle est la reine du suppositoire
On voit dans ces mots que la naïveté est sincère, spontanée… Et, encore une fois, elle sait exprimer très simplement et donc très fortement, la nature de la relation mère/enfant (peut-être même garçon/mère) : un besoin irrépressible d’avoir un port où s’abriter, se consoler, s’abandonner…De la vraie poésie « populaire », étant bien établi que populaire n’a rien à voir avec vulgaire.
Malgré les dissensions linguistiques du moment (ARNO est d’origine flamande mais parle aussi bien l’anglais – langue dans laquelle il a beaucoup chanté – que le français – langue qu’il privilégie pour écrire ses textes…), vous le croiserez très facilement à Bruxelles. À la condition expresse que vous sortiez fort tard et que vous poussiez la porte de certains bars de la rue DANSAERT… C’est ça, son état « baleine » ! C’est ce côté qui l’a fait rapprocher fréquemment de Tom WAITS et de Serge GAINSBOURG. Tous trois esprits torturés, humanistes et chantant avec justesse les affres et les aspirations de tout un chacun… IN VINO VERITAS !
ARNO alterne souvent les créations originales et les reprises. Le dernier album, justement, en était exclusivement composé, avec un titre explicite : COVERS COCKTAIL. Il y chantait ABBA, Nina SIMONE, QUEEN, GAINSBOURG, LES BEATLES, Nino FERRER, NOUGARO…
De là à penser que le prochain marquera le retour à la création… on peut l’espérer.
Et vous, que pensez-vous de tout cela ?
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