La monoparentalité n'existe pas.

Publié le 05 décembre 2007 par Didier T.
Il y a une grosse différence entre l'imaginaire et le réel. Oui, cela ressemble à une défonce de porte ouverte, mais pour ce qui concerne la relation de couple, cela relève vraiment de la leçon à retenir. Petit rappel historique, vécu par beaucoup d'autres que votre serviteur : Ils se sont aimés, ils ont fait des enfants, ils se sont peu à peu détestés, il se sont séparés. Oui mais, il restait x enfants au milieu. Et voilà où le bât blesse. La séparation entre adultes se gère, elle est assez manichéenne finalement. Ensemble, plus ensemble. Mais quand il s'agit de conserver entre deux personnes qui n'ont plus rien de commun, un semblant de communauté pour préserver l'intégrité psychologique d'êtres en devenir qui n'ont rien demandé, les choses ont plutôt tendance à se compliquer. Et ça, je ne l'avais pas prévu de cette façon-là. J'imaginais simplement qu'un divorce se résumait à un découpage du temps entre le père (ou la mère) (ou l'inverse) avec ses enfants, et la mère (ou le père (ou l'inverse), sans ses enfants. Cela paraît être une chose facile à comprendre, à intégrer et à gérer.
Mais non !
Il existe une multiplicité d'interactions dont on ne peut même pas imaginer la finesse, le côté tordu, et dont les conséquences quotidiennes peuvent quelquefois être affreuses. Imaginez que régulièrement, vous soyez obligé d'être poli avec ce qu'au final, même avec la plus belle volonté du monde, vous considérez (ou êtes considéré) comme votre pire ennemi. Il va de soi que les rapports seraient quelque peu tendus. Bah, vous me direz, c'est pas compliqué, on s'arrange sur les week-end, ou on les consigne dans un registre légal, ça dépend de l'approche, mais peu ou prou, on s'en sort, en préservant un semblant de relative tranquilité. Et puis, et puis, il y a les anniversaires, les fêtes à la noix (Noël, Pâques ou autre billevesée religieuse ou traditionnelle bien chiante), qui viennent carrément foutre le grouille dans le semblant de survie que vous essayez de mettre en place (au passage, j'admire ceux qui donnent l'impression de s'en sortir mieux que moi, j'aimerais qu'ils m'expliquent).
Alors se met en place un jeu du chat et de la souris où, peut-être par manque de clarté, de séparation claire des univers, on se retrouve à avoir un coin de sa tête pris en permanence dans un imbroglio indescriptible constitué d'un mélange de culpabilité, de remords, de doutes, d'interrogations, de suppositions, d'interprétations, de conclusions, de prévisions, d'actions, qui polluent la vie au point de ne même plus savoir quelle est la réalité du soi.
Bref, ce que je voulais dire, c'est que le divorce n'est qu'un acte administratif. Mais quand l'enfant est là, vous comprenez un jour que vous êtes liés comme l'a dit un curé il y a une grosse dizaines d'années, pour la VIE. Et si ce n'est de foutre un grand coup de pied et d'entendre vingt ans après des enfants parler d'un père absent, il n'y a pas beaucoup de solutions, la prise d'otage est de fait, et il faut vivre avec, sans vraiment savoir comment continuer à aimer le fruit en détestant l'arbre.
ps; Si vous avez des débuts de réponses ou d'expérience, je suis preneur.
Publié par les diablotins