En même temps je dis ça alors qu’en toute franchise, Mai Mai Miracle, l’anime en question, n’est pas le représentant du genre le plus emballant de ces dernières années. Il s’agit du second long-métrage réalisé par Sunao Katabuchi, près d’une décennie après son coup d’essai Princesse Arete. Le japonais y conte l’histoire de fillettes dans la campagne nipponne des années 50. L’une, Shinko, est une gamine du coin, espiègle et rêveuse, fascinée par l’Histoire de sa région qui lui a été transmise par son grand-père. L’autre, Kiiko, débarque de Tokyo orpheline de mère et timide. Shinko va prendre la petite nouvelle sous son aile pour vivre ensemble ses aventures imaginaires la transportant mille ans plus tôt, lorsque les vastes champs étaient encore une ville.
Bien sûr il y a plus dans Mai Mai Miracle (« mai mai » désignant en japonais un épi de cheveux, l’épi de Shinko qu’elle pense être responsable de sa capacité à faire revivre le passé dans ses jeux) que les simples amusements de deux fillettes faisant les folles dans les champs. Dans ce Japon d’après guerre, Katabuchi distille la confrontation entre deux mondes, ce Japon campagnard encore bien imprégné de sa vie traditionnelle, et le Japon moderne dessinant déjà ses contours et se confrontant à sa tradition.
Je suis tout de même bien heureux d’avoir pu le découvrir dans la grande salle du Forum des Images plutôt que sur DVD, comme la plupart des amateurs devront le faire puisque Kaze (son distributeur) ne fera pas passer le film par la case cinéma, préférant le sortir directement en DVD cet été. Quand je vous disais qu’il fallait avoir l’œil pour repérer les projections à ne pas manquer…En revanche pour les amateurs d’animation japonaise, dans moins de trois semaines sort sur grand écran Summer Wars… pour un plus grand nombre de spectateurs.