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The National et le terrible album

Publié le 20 mai 2010 par Eyeliner
The National et le terrible album

Ca y est !!! Il est enfin sur ma platine !! Quoi? Le nouvel album de The National intitulé High Violet !! Cessons tout de suite ce suspense insoutenable, trois ans après Boxer, le quintet rock New Yorkais remet le couvert pour un album qui s’avère être vraiment très bon!!! Pour fêter cet événement, voici une analyse succinte du 11 titres.

Patience - Il a fallu réellemment un peu moins de deux ans pour concevoir cet opus. Il faut savoir que nos trentenaires de The National aiment prendre leur temps. Ils composent chaque titre en revenant sans cesse sur chaque partie, en se permettant de changer une phrase ou un son jusqu’à la dernière minute avant l’enregistrement final. C’est un peu comme une peinture, il faut parfois laisser le temps au temps, se confronter à la frustration de ne pas trouver la solution tout de suite, patienter, tenter d’élucider le puzzle en rajoutant une touche de claviers par-ci, un mot par-là, jusqu’à trouver enfin le bon équilibre… Un travail de fourmi qui a quand même conduit le groupe à refaire un morceau 116 fois!

Bonheur… ou pas - Le chanteur raconte qu’il avait, au commencement des premier morceaux, punaisé sur son mur le mot Happiness (pour les non anglophones = Bonheur), il voulait que les morceaux respirent le bonheur. Il s’est vite détourné de ce concept et l’album est certes à certains instants plus enjoué que les albums précédents mais la mélancolie est bien là, toujours latente. Mais il est vrai somme toute plus positive.

Le cd de The National - Photo © www.levetchristophe.fr
Le cd de The National – Photo © www.levetchristophe.fr

Savoir écouter - En parallèle, un travail sur l’acoustique a été sérieusement élaboré, Matt Derninger parle d’une recherche de textures sonores (comme si on déchirait de la laine, froissait de la tôle etc…). D’ailleurs, d’après les musiciens, le son du premier morceau intitulé Terrible Love a forgé la ligne directrice sonore de l’album avec cette guitare très saturée, diluée qui surprend lors de la première écoute. On dirait une demo… Pour l’anecdote, l’intro de ce titre me rappelle vraiment Sunday Morning des Velvet Underground ! Mise à part ces éléments, High Violet reste tout de même un pur produit labellisé The National : la voix grave de Matt Derninger est là, les compositions toujours aussi fortes, mais la différence semble venir plus des choix intervenues lors du mixage. Je trouve que les guitares ont laissé plus de place à la batterie, aux violons et à la voix. Le piano qui était assez présent dans Boxer a pratiquement disparu. Petite nouveauté aussi, qui a son importance notamment dans ce côté Happiness abordé précédemment, c’est la présence de nombreux choeurs, réalisés en partie par des guests tel que Richard Reed Parry (Arcade Fire), Sufjan Stevens ou encore Justin Vernon (Bon Iver). Petit changement aussi, on surprend la voix du chanteur dans des registres parfois plus aigues.

Empathie et clairvoyance – Concernant les paroles réalisées par Matt Derninger, elles racontent des histoires d’âmes tourmentées qui cherchent à oublier ou retrouver leurs racines (Little Faith ou Blood Buzz Ohio), de gens qui se complaisent dans la tristesse (Sorrow) ou encore une critique de certains medias americains qui deviennent  de plus en plus manipulateurs et à la solde des politiques (Conversation 16). Le chanteur s’est même amusé à détourner des expressions plus ou moins clichés dans le milieu rock pour réaliser certaines de ces paroles et certains des titres de l’album (Terrible love par exemple).

- Epilogue - Pour Résumer, High Violet se révèle être un excellent album basé sur la patience. The National évolue lentement mais surement vers une musique de plus en plus élaborée, aux arrangements qui prennent de plus en plus de place. De ce fait, il est différent de Boxer ou encore Alligator qui nous proposait une instantanéité plus prononcée.  High Violet pourrait paraître en un sens trop réfléchi, pas assez brut… A l’instar du processus de composition, il semble que ce 11 titres doit s’écouter de nombreuses fois pour être apprécié à sa juste valeur. Un peu comme le célèbre album Funeral d’Arcade Fire qui n’était pas forcément évident lui non plus à la première écoute…. La patience doit être le maître mot… Mais le jeu en vaut la chandelle !  Je vous assure qu’on apprécie de plus en plus les morceaux et leurs richesses au fil des écoutes ! A noter aussi, le côté moins rageur et moins brut des compositions qui permet à l’album d’être une excellente entrée en matière pour une personne ne connaissant par leur musique.

Voilà pour cette analyse succinte d’un album qui restera dans les mémoires sans aucun doute. Pour finir, pour les avoir vu en 2003 au Cielà Grenoble, je vous conseille vivement de les voir sur scène, le charisme du chanteur est extraordinaire, les musiciens sont vraiments très bons, vous ne serez pas décus, je vous le garantie!!!

The National – « Bloodbuzz Ohio » (official video) from The National on Vimeo.



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