Je suis en colère contre mon monde
Je le déteste, le trouve immonde
Je me promenais tranquillement dans la rue
Avançant lentement vers la grande avenue
De loin, j'observe cet homme meurtri
Assis parterre, la main en coupelle
Il porte la misère sur son visage flétri
Certains jettent des pièces, comme dans une poubelle
Toi, la dame guindée avec ta pièce d'orée
Ne peux-tu te baisser pour lui donner
Tu le toises, pas un mot, pas un sourire
Est-ce si difficile de sur ta bouche poser un rire
Tu fais un pas, subitement revient le voir
Tu lui dis de chercher du travail, d'arrêter de boire
Que c'est trop facile de quémander
Dans la vie il ne faut pas être un assisté
Tu fais partie des gens qui au lieu de les nourrir
Préfèrent de loin les regarder mourir
Ils salissent tes rues, tes caniveaux
Tu préfèrerais les voir au fond du ruisseau
Je m'arrête pour acheter deux cafés
Viens me poser doucement à ses côtés
Petit homme abimé par la vie
Je t'apporte un réconfort, une envie
Toi la bourge, me regarde avec dédain
Tu m'as reconnue, connais l'aisance de ma vie
Eh oui, stupide femme, on peut être aisée
Et pour autant ne jamais oublier son prochain
Il n'est porteur ni du choléra, ni de la peste
Même si plein de taches sur sa veste
C'est un être humain avec un coeur
Comme tout le monde il a droit au bonheur
LA RAGE AU CŒUR
Mes poèmes www.manipulation-et-demence.com