Le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire, a autorisé la reprise de cultures expérimentales en plein champ de plants de vignes transgéniques en Alsace. Greenpeace critique cette décision irresponsable et s’oppose à la poursuite de ces essais.
© Pierre Gleizes / Greenpeace
« Cette autorisation pour de la culture en plein champ est complètement déraisonnable. Aucune protection n’est prévue contre les insectes piqueurs et suceurs ou encore les oiseaux. Faire des essais de culture en pleine nature revient à légaliser une contamination génétique avec tous les risques que cela comporte, alors que les questions que se posent les chercheurs pourraient être traitées par des expérimentations en milieu confiné », déclare Sarah Pecas, chargée de campagne OGM à Greenpeace France.
Une première phase d’expérimentation, interrompue fin 2009, avait été lancée par l’Institut national de recherche agronomique (Inra) à Colmar, en 2005. Ces essais devaient permettre de voir si les pieds de vigne génétiquement modifiés résistaient au court-noué, un virus attaquant les vignes.
« De plus, importer le virus du court-noué à seule fin de réaliser cette expérimentation dans une région viticole où il est justement très peu présent constitue une menace inacceptable pour le vignoble local et pour la biodiversité », explique Sarah Pecas.
Le meilleur moyen de lutter préventivement contre la maladie du court noué reste la rotation des cultures. La recherche doit être dirigée en tout premier lieu vers le développement de techniques conventionnelles qui ne soient pas dangereuses pour l’environnement, d’autant plus qu’un nombre croissant de viticulteurs s’inquiètent de l’impact négatif du génie génétique sur l’image de marque du vin français.
La question des cultures OGM en plein champ va se poser à plusieurs reprises cette année. Plus de 50 plantes transgéniques sont actuellement en attente d’autorisation au niveau européen. Greenpeace s’oppose à toute forme de culture OGM en plein champ.